« Ce que nous avons vécu est un miracle… notre présence ici, qui d’impossible est devenue possible », souligne Mgr Joseph Guo Jincai, évêque de Chengde (Hebei), dans un entretien au quotidien Avvenire de la Conférence épiscopale italienne publié le 16 octobre 2018 au terme de son séjour au Vatican pour le Synode des évêques sur le jeunes. Il est l’un des sept évêques chinois consacrés sans mandat pontifical, légitimés par le pape après l’accord entre le Saint-Siège et la Chine. Avec Mgr Jean-Baptiste Yang Xiaoting, évêque de Yan’an (Shaanxi), il a participé à une partie du Synode.
« Quand j’ai reçu l’invitation à participer… je ne pouvais pas y croire, confie-t-il. Pour moi ça a été une expérience de grâce. J’ai vraiment senti que l’Eglise est une seule grande famille, nous avons le même baptême, la même foi. Même si les cultures et les langues sont différentes… avec mon confrère Yang Xiaoting nous avons pu expérimenter un enrichissement dans le dialogue patient et fraternel. »
Evoquant l’émotion du pape qui les a salués lors de la messe d’inauguration du Synode, il confie : « nous étions nous aussi profondément émus. Et nous savons aussi qu’en Chine, immédiatement après, quand les fidèles ont vu le pape comme cela sur les images, ils ont éprouvé les mêmes sentiments. Comment exprimer tout cela ? En cet instant plus de 70 ans ont volé, nous avons souffert, nous avons attendu de nombreuses années… et finalement c’est arrivé, la grâce d’être dans la pleine communion avec le successeur de Pierre, la joie de participer à un Synode de l’Eglise… je me suis senti, nous nous sommes sentis aimés et appelés par le Seigneur pour témoigner la même foi sous la conduite de Pierre. »
L’évêque chinois raconte aussi leur proximité avec le pape François : « Nous avons logé à Sainte-Marthe et nous avons pu vivre le quotidien avec le pape… manger à la même table… une émotion pour nous. Et nous nous sommes sentis soutenus, encouragés par l’accueil du pape, par son étreinte, par l’étreinte de l’Eglise universelle… Nous avons pu parler avec familiarité comme des enfants avec leur père. Il nous a dit qu’il nous aimait, qu’il aimait notre pays et qu’il priait beaucoup pour les chrétiens en Chine… Nous avons reçu aussi sa bénédiction, comme un papa qui bénit ses enfants. »
« Ce que nous avons vécu est un miracle, c’est une grâce, affirme encore Mgr Guo Jincai. Et toute la joie de cette grâce, nous la portons à présent comme témoignage en Chine et nous la partagerons avec les fidèles et avec nos confrères évêques. »
Il conclut en précisant que « nous avons invité le pape François à venir en Chine. Nous l’attendons. Le Seigneur connait le moment (où cela se fera). Mais nous prions pour cela, nous prions le chapelet pour que vienne ce moment, qui arrivera. Comme notre présence ici, qui d’impossible est devenue possible ».
