Chaque exécution capitale, « une défaite pour l’humanité »

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Commentaire du P. Lombardi

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ROME, Vendredi 22 septembre 2006 (ZENIT.org) – « Chaque fois qu’une peine capitale est exécutée, c’est une défaite pour l’humanité » : le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi a réagi en ces termes à la nouvelle de l’exécution de trois catholiques en Indonésie, hier, 21 septembre.

L’expression du P. Lombardi est aujourd’hui reprise par Radio Vatican. Les media du Vatican et les media italiens condamnent unanimement la peine capitale : « Horreur en Indonésie », titre « Avvenire » à la Une, et la nouvelle est également à la Une d’autres quotidiens comme le « Corriere della Sera ».

De très nombreuses organisations humanitaires – comme l’Aide à l’Eglise en Détresse, Sant’Egidio, Christian Solidarity Worldwide, Amnesty International – , des gouvernements – comme le gouvernement italien –, le pape Benoît XVI lui-même le 11 août dernier, avaient lancé des appels à un acte de clémence.

Mais cela n’a pas pu empêcher que soient fusillés hier Fabianus Tibo, Marinus Riwu et Dominggus da Silva, accusés d’avoir fomenté des violences interreligieuses en l’an 2000 sur l’île de Sulawesi. Plusieurs ONG ont cependant mis en cause l’équité du procès et émis de sérieux doutes sur la réelle culpabilité des trois hommes.

L’Eglise catholique refuse la peine de mort, comme le souligne le Catéchisme de l’Eglise universelle.

Sur le site Internet de l’ACAT (www.acat.asso.fr), Marc Zarrouati rappelle à ce propos que la version finale (1998) du Catéchisme de l’Église universelle, après avoir rappelé que « l’enseignement traditionnel de l’Église n’exclut pas […] le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’être humains [§ 2267] », reprend le constat dressé par le défunt pape Jean Paul II dans son encyclique Evangelium vitae (1995) : « Les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable sont désormais assez rares, voire pratiquement inexistants ». Ainsi, tout en restant en deçà des espérances des associations abolitionnistes, cette version manifeste néanmoins une réelle prise en compte des objections faites à sa première mouture (1992).

Depuis 1998, l’État du Saint-Siège est cependant allé plus loin, ajoute-t-il, en prenant plusieurs fois position de manière très nette contre la totalité des exécutions capitales perpétrées aujourd’hui dans le monde. Ainsi, on peut particulièrement retenir l’appel à un moratoire lancé par Jean Paul II aux États-Unis [La documentation catholique, n° 2198, 21 février 1999], le 27 janvier 1999 ou encore la vigoureuse intervention du cardinal Renato Raffaele Martino devant l’assemblée générale des Nations unies, le 2 novembre 1999, au cours de laquelle il a été précisé que « la position du Saint-Siège est donc que les autorités, même pour les crimes les plus graves, devraient se limiter à user des châtiments qui n’entraînent pas la mort. » Et qu’ainsi « la délégation du Saint-Siège accueille volontiers l’initiative d’une résolution […] sur la réduction et si possible l’abolition de la peine de mort [La documentation catholique, n° 2216, 19 décembre 1999]. »

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ZENIT Staff

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