Les vertus héroïques du p. Melchior Marie de Marion-Brésillac, évêque, ancien vicaire apostolique de Coimbatore (Inde, Tamil Nadu), fondateur de la Société des missions africaines (1813 -1859), ont été reconnues par le pape François lors d’une audience accordée au cardinal Angelo Becciu, le 26 mai 2020. La reconnaissance d’un miracle ouvrirait ensuite la porte à sa béatification.
Le pape a approuvé en tout la publication de huit décrets de la Congrégation pour les causes des saints pour cinq miracles, sept martyres et les « vertus héroïques » de Mgr de Marion-Brésillac.
Mgr Melchior Marie de Marion-Brésillac est né le 2 décembre 1813 à Castelnaudary (Carcassonne, France), lit-on dans sa biographie publiée en anglais sur le site de la Société des missions africaines (SMA).
En raison de l’opposition de sa famille, il ne peut pas – au départ – réaliser son désir d’être missionnaire et est ordonné pour son diocèse d’origine en décembre 1838. Il est curé dans son village jusqu’en 1841 lorsque, contre la volonté de son père, il rejoint les Missions Étrangères de Paris (MEP).
Il est nommé vicaire à Salem, dans l’État du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, et, ensuite – le supérieur du petit séminaire où il peut former le clergé local. En 1846, il est ordonné évêque.
Mgr de Brésillac croit avec ferveur que la seule façon d’avoir une église vraiment locale est d' »avoir un clergé et des religieux locaux ». Cette opinion n’est pas accueillie favorablement par d’autres évêques, la plupart d’Angleterre et de France. Finalement, à cause de nombreux problèmes et de l’incompréhension, après neuf ans du travail missionnaire en Inde, il démissionne et retourne à Rome.
Mgr de Brésillac souhaite d’être envoyé comme missionnaire au royaume de Dahomey (aujourd’hui la République du Bénin), cependant Rome lui demande de ne pas partir seul, mais de fonder une société missionnaire. Le 15 janvier 1856, il écrit: « La Sacrée Congrégation serait heureuse de me voir ouvrir cette nouvelle mission; mais elle ne veut pas que j’y aille seul; ils veulent que je fonde une Société de missionnaires pour ce travail. » À partir de ce moment, il parcourt toute la France pour appeler les prêtres à se joindre à lui et pour trouver un soutien financier pour aider sa jeune entreprise.
Le 8 décembre 1856, la Société des missions africaines est fondée au sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière, à Lyon.
Deux ans plus tard, la SMA reçoit comme mission de gérer le nouveau vicariat apostolique de Sierra Leone. Le 14 mai 1859, Mgr de Brésillac, accompagné de deux autres missionnaires, arrive à Freetown, la capitale. L’épidémie de fièvre jaune fait rage dans la ville à l’époque et on le prévient que ce n’est pas sécuritaire de venir dans le pays. Six semaines plus tard – le 25 juin 1859 – il meurt des suites de cette fièvre. Il a 45 ans.
Un seul prêtre catholique – le père Reymond- survit à cette maladie et il est trop faible pour diriger les funérailles du Mgr de Brésillac. Il est enterré donc par un missionnaire protestant au cimetière de Freetown où il se reposait jusqu’à ce que ses restes soient ramenés à la chapelle de la SMA à Lyon, en France, en janvier 1928.
La cause de sa canonisation a été introduite dans les années 1980.