Catéchèse: Dieu peut inspirer un "sursaut" qui conduit le méchant à la conversion

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Et la lamentation de celui qui souffre reste ouverte à l´espérance

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CITE DU VATICAN, Mardi 22 janvier 2002 (ZENIT.org) – La lamentation de celui qui souffre, dans la Bible, est « toujours ouverte à l´espérance », affirme Jean-Paul II, car Il « n´abandonne pas ses enfants ». Mais en même temps, Dieu ne veut pas détruire le « méchant », mais inspirer à sa conscience « un sursaut qui le conduit à la conversion », explique Jean-Paul II.

Jean-Paul II a commenté ce matin, lors de l´audience hebdomadaire, en la salle Paul VI, le cantique du livre du Siracide (L´Ecclésiastique, Sir 36, 1-5.10-13), qui porte, en italien, le titre de « Prière pour le peuple saint de Dieu »: un cantique que l´Eglise latine chante aux laudes du lundi de la deuxième semaine liturgique.

« Dans la Bible la lamentation des souffrants ne s´épuise jamais dans le désespoir, mais elle est toujours ouverte à l´espérance, explique Jean-Paul II au terme de son commentaire du cantique. A la base il y a cette certitude que le Seigneur n´abandonne pas ses enfants, ne laisse pas échapper de ses mains ceux qu´Il a façonnés… Dieu a un projet d´amour et de salut destiné à toutes les créatures, appelées à devenir son peuple ».

Jean-Paul II lit dans le cantique une réponse à la question du mal. « Le Dieu de la Bible, affirme le pape en commentant la première partie de l´hymne, n´est pas indifférent face au mal. Et même lorsque ses chemins ne sont pas nos chemins, lorsque ses temps et ses projets sont différents des nôtres (cf. Is 55, 8-9), Il se place du côté des victimes et Il se présente comme juge sévère des violents, des oppresseurs, des triomphateurs qui ne connaissent pas la pitié ».

« Mais son intervention ne vise pas à la destruction, précise immédiatement le pape. Montrant sa puissance et sa fidélité dans l´amour, Il peut engendrer aussi dans la conscience du méchant un sursaut qui le conduit à la conversion. « Nous te reconnaissons, comme nous avons reconnu qu´il n´y a pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur » (v. 4).

Le pape avait auparavant présenté les caractéristiques du livre du Siracide et remis le passage du cantique dans son contexte historique.

« A l´intérieur de l´Ancien Testament il n´existe pas seulement un livre officiel de la prière du Peuple de Dieu, c´est-à-dire le Psautier, expliquait Jean-Paul II. De nombreuses pages de la Bible sont constellées de cantiques, d´hymnes, de psaumes, de supplications, de prières, d´invocations qui montent vers le Seigneur, comme en réponse à sa Parole. La Bible se révèle, ainsi, comme un dialogue entre Dieu et l´humanité, une rencontre qui est mise sous le sceau de la parole divine, de la grâce, de l´amour ».

« C´est le cas de la supplication que nous venons d´adresser au « Seigneur de l´univers » (v. 1). Elle se trouve dans le livre du Siracide, un sage qui a recueilli ses réflexions, ses conseils, ses chants probablement vers 190-180 av. J.-C., au seuil de l´épopée de libération vécue par Israël sous la direction des frères Maccabées. Un petit fils de ce sage, comme on le lit dans le Prologue du livre, a traduit en grec, en 138 av. J.-C., l´oeuvre de son grand-père, de façon à offrir ces enseignements à un cercle plus ample de lecteurs et de disciples »

« Le livre du Siracide est appelé « Ecclésiastique » par la tradition chrétienne. Comme il n´a pas été accueilli dans le canon juif, ce livre a fini par caractériser, avec d´autres livres, ce qu´on a appelé la « veritas christiana ». C´est ainsi que les valeurs proposées par cet ouvrage sapientiel sont entrées dans l´éducation chrétienne de l´âge patristique, surtout en milieu monastique, et il est devenu un manuel du comportement pratique des disciples du Christ ».

Dans « la supplication », le priant demande « l´intervention de Dieu en faveur d´Israël et contre les Nations étrangères qui l´oppriment ». « Par le passé, commente Jean-Paul II, Dieu a montré sa sainteté lorsqu´il a châtié les fautes de son peuple, en le laissant aux mains de ses ennemis. Maintenant, l´orant prie Dieu de montrer sa grandeur en réprimant la violence de ses oppresseurs et en instaurant une nouvelle ère aux couleurs messianiques ».

« Certes, la supplication reflète la tradition priante d´Israël, et en réalité, elle est riche en réminiscences bibliques. Par certains versets, il peut être considéré comme un modèle de prière à utiliser en temps de persécution, ou d´oppression, comme au temps où vivait l´auteur, sous la domination plutôt virulente et sévère des souverains étrangers syro-hellénistiques ».

Le pape faisait ensuite remarquer que dans la seconde partie de l´hymne la perpective est « plus positive ». « Alors que la première partie demande l´intervention de Dieu contre les ennemis, la seconde ne parle plus des ennemis, mais demande les faveurs de Dieu pour Israël, implore sa pitié pour le peuple élu et pour la Cité sainte, Jérusalem ».

Le peuple aspire en effet au retour d´exil, y compris pour le Royaume du Nord (Israël, autour de sa capitale Samarie, tandis que le Royaume du sud, Juda, a pour capitale Jérusalem, ndlr). Il demande donc, explique Jean-Paul II, une « forme de renaissance de tout Israël, comme aux temps heureux de l´occupation de toute la Terre promise ».

« Pour rendre la prière plus pressante, observe le pape, le priant insiste sur la relation qui lie Dieu à Israël et à Jérusalem. Israël est désigné comme « le peuple appelé par ton Nom », celui « que tu as traité comme un premier né »; Jérusalem est « ta cité sainte », ta demeure ». Le désir exprimé ensuite est que la relation devienne encore plus étroite et donc plus glorieuse: « Remplis Sion de ta majesté, ton peuple de ta gloire » (v. 13) ». Cela aurait entre autres fruits « d´attirer toutes les Nations ».

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ZENIT Staff

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