Le Saint-Siège a rendu public un Décret du cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin sur Caritas Internationalis ce vendredi 31 mai 2019. Le texte, « ayant force de loi », a été approuvé par le pape François le 20 mai dernier.
Dorénavant, le Dicastère pour le service du développement humain intégral est « en charge de Caritas Internationalis pour toute son activité institutionnelle ». « Tout texte de contenu doctrinal ou moral, d’orientation ou de position publique » publié par Caritas « doit être en adéquation avec les positions du Saint-Siège ».
Le décret exige aussi qu’avant de commencer son mandat, le président de Caritas Internationalis « prononce des promesses » devant le préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral. À leur tour, « les dirigeants font les mêmes promesses devant le président de Caritas Internationalis ».
« Le non-respect des promesses … ou des normes canoniques et de la Cité du Vatican, dit l’article 5 du décret, peut constituer un motif de révocation de la mission de direction ou de bureau de Caritas Internationalis ou d’interruption de la collaboration et du travail indépendant. »
Le décret est constitué de 8 articles et d’une introduction qui rappelle que Caritas Internationalis étant « une personne juridique du Vatican », elle « est soumise aux règles du Code de droit canonique » ainsi qu’ « aux normes du Saint-Siège et de la Cité du Vatican ».
Évoquant la Lettre du pape Jean-Paul II « Au cours de la dernière Cène » (le 16 septembre 2004) qui a accordé « la personnalité juridique canonique publique » à Caritas Internationalis, le décret considère que « ce document pontifical reconnaît que Caritas Internationalis, par son origine et sa nature, est unie par un lien étroit avec les pasteurs de l’Église et en particulier avec le successeur de Pierre et qu’elle doit inspirer son action dans l’Évangile et la tradition de l’Église ».
Le document rappelle les directives du pape Benoît XVI concernant l’activité caritative de l’Église (la Lettre encyclique Deus Caritas et le Motu Proprio Intima Ecclesiae Natura) et « les indications » du pape François « sur la dimension sociale de l’évangélisation dans l’Exhortation apostolique Evangelii Gaudium et dans le discours adressé au Conseil représentatif de Caritas Internationalis du 17 novembre 2016 ».
Le rôle du Dicastère pour le service du développement humain intégral
Le Dicastère pour le service du développement humain intégral, explique l’article 1, « peut participer par l’intermédiaire de ses propres représentants, disposant du droit de parole, aux réunions des organes de Caritas Internationalis, ainsi qu’aux réunions régionales ».
Le Dicastère « désigne l’assistant ecclésiastique, qui participe de plein droit aux réunions des organes directeurs, favorise l’esprit de communion » et « accompagne la réflexion sur des questions de nature théologique ».
« Tout accord que Caritas Internationalis signera avec des organisations non gouvernementales et des organisations non-gouvernementales devra respecter les positions du Saint-Siège », souligne le même article.
« Pour faciliter le dialogue », le Dicastère pour le service du développement humain intégral organisera « régulièrement une réunion à laquelle participeront le secrétaire général et l’assistant ecclésiastique de Caritas Internationalis, ainsi qu’un représentant de la Section des Affaires générales et / ou de la Section des relations avec les États de la Secrétairerie d’État ».
Le rôle de la Section des Affaires générales
Selon l’article 2 du décret, la Section des Affaires générales de la Secrétairerie d’État est chargée de « soumettre à l’approbation du pontife romain les statuts, le règlement intérieur et le statut du personnel du secrétariat général de Caritas Internationalis ».
La Section contrôle aussi « l’application des statuts et règlements » et exerce « les contrôles établis par le droit canonique et par la Cité du Vatican ». La supervision de « la gestion des actifs et des finances de Caritas Internationalis » est également à charge de la Section.
Le rôle de la Section des relations avec les États
La Section des relations avec les États de la Secrétairerie d’État, explique l’article 3, est chargée d’ « approuver, sous réserve de l’avis du Dicastère pour le service du développement humain intégral, les conventions de financement des gouvernements et des organisations et organismes intergouvernementaux ».
Elle approuvera aussi, toujours sous réserve de l’avis du Dicastère, « les accords de coopération et tous autres accords conclus avec les gouvernements et avec les organisations et organismes intergouvernementaux ».
En cas de situation d’urgence humanitaire grave, précise le § 2 du même article, « les autorités de Caritas Internationalis sont autorisées à conclure des accords opérationnels à court terme avec les autorités gouvernementales ainsi qu’avec les organisations et organismes intergouvernementaux ».
Assemblée de Caritas Internationalis © Vatican Media
Caritas Internationalis : un décret pour "être en adéquation avec les positions du Saint-Siège"
Un texte approuvé par le pape François