Le pape François a rendu hommage aux victimes de l’Holocauste en Lituanie sur le site du ghetto de Vilnius : à Kaunas, le pape venait de mettre en garde contre le retour de tout relent d’antisémitisme.
Le pape François s’est recueilli en silence en mémoire des juifs victimes de la Shoah, ce 23 septembre 2018 : c’est en Lituanie la Journée en mémoire de la persécution des juifs en Lituanie.
A son retour de Kaunas (Nord-Ouest) où il a célébré la messe et rencontré les consacrés des Pays Baltes, le pape a fleuri la stèle marquée d’une étoile de David dorée, place Rūdnikų.
Accompagné du président de la conférence épiscopale lituanienne, Mgr Gintaras Grušas, le pape a été rejoint par des représentants de la communauté juive lituanienne dans la vieille ville de Vilnius, à un monument dédié aux victimes, en présence de la présidente, Mme Dalia Grybauskaitė, et de la présidente de la communauté juive lituanienne Mme Faina Kukliansky, que le pape a saluées. Mme Kukliansky a aussi participé ensuite à la cérémonie en mémoire du génocide lituanien.
Environ 95% des Juifs de Lituanie ont péri pendant la Shoah, indique le communiqué des évêques lituaniens.
Le pape a déposé des roses jaunes et il s’est recueilli en silence. Mais s’exprimant à Kaunas lors de la prière de l’angélus, le pape avait évoqué les milliers de Juifs assassinés ici, en disant notamment: « En lisant le Livre de la Sagesse, le peuple juif a souffert des insultes et des châtiments sévères. Réfléchissons à cette époque et demandons au Seigneur de nous donner le don du discernement pour détecter à temps toute recrudescence de cette attitude pernicieuse, tout relent de cela qui pourrait souiller le cœur des générations qui n’ont pas fait l’expérience de cette époque, et peuvent parfois être pris par de tels chants des sirènes. »
L’Allemagne, rappelle le communiqué de la Conférence épiscopale, a envahi la Lituanie en 1941 et les massacres de juifs par les nazis ont commencé, avec la participation des populations locales. Les survivants ont ensuite été contraints à rester dans des ghettos. Plus de 57 000 personnes sont entrées dans le ghetto de Vilnius, mais seulement 2 000 ont survécu jusqu’à la fin de la guerre.
Des non-juifs ont aussi risqué leur vie pendant l’Holocauste pour sauver des juifs de la mort : 893 Lituaniens apparaissent sur la liste des Justes parmi les nations du mémorial de la Shoah de Yad Vashem, à Jérusalem.
Du XVe siècle à la seconde guerre mondiale, la Lituanie a abrité une importante communauté juive, centre dynamique de la langue, de la littérature et de la culture yiddish.
Selon les statistiques de 1941, la population juive totale du pays était de 208 000 personnes.
C’est le lieu de naissance de nombreux Litvaks de renommée mondiale, y compris des politiciens, des artistes et des entrepreneurs.
Aujourd’hui, des communautés juives sont présentes à Vilnius, Kaunas, Klaipėda, Šiauliai, Utena, Panevėžys, Ukmergė et Švenčionys, avec environ 90 synagogues réparties dans tout le pays, toujours selon le communiqué lituanien.