« La paix ne peut être construite avec le pouvoir militaire », affirme l’archevêque de Nagasaki et président de l’épiscopat japonais, Mgr Joseph Mitsuaki Takami qui demande au gouvernement et à la population de s’engager dans un « dialogue sincère et persistant pour la paix dans l’Asie du nord-est et dans le monde ».
L’édition italienne de L’Osservatore Romano du 18 août 2017 donne la parole à deux représentants de l’épiscopat japonais : Mgr Kukuchi, évêque de Niigata et président de la Caritas nippone, et Mgr Takami. Face à la crise coréenne, tous deux prônent la voie du dialogue afin de « trouver une solution diplomatique ».
Voici notre traduction de l’article de L’Osservatore Romano.
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La route du dialogue est « l’unique solution à la coexistence pacifique dans cette partie de l’Asie ». Mgr Tarcisius Isao Kikuchi, évêque de Niigata et président de la Caritas Japon en est convaincu ; de son observatoire particulier, il intervient sur la crise politique et militaire qui s’est greffée par le climat de menaces de guerre continuelles entre Pyongyang et les États-Unis. Une escalade qui s’est développée précisément tandis que l’Église catholique au Japon à consacré dix jours à la prière pour la paix, à partir du 6 août, jour anniversaire du lancement de la bombe atomique sur Hiroshima. Une occasion aussi pour organiser des rencontres d’étude et pour se rassembler avec d’autres groupes de la société civile et promouvoir des manifestations.
En cette circonstance, le président de l’épiscopat, l’archevêque de Nagasaki, Mgr Joseph Mitsuaki Takami, a publié une déclaration dans laquelle il réaffirme avec détermination le « soutien au droit à une existence pacifique, garantie par la constitution japonaise adoptée il y a soixante-dix ans. La paix ne peut être construite avec le pouvoir militaire. En particulier maintenant, je fais appel au gouvernement japonais et à la population pour qu’ils mettent en pratique un dialogue sincère et persistant pour la paix dans l’Asie du nord-est et dans le monde, évitant des réponses militaires aux menaces des nations proches ou au terrorisme ».
En somme, la crise coréenne ne peut être utilisée comme un prétexte pour encourager la course aux armements et tolérer des actions militaires qui ne sont pas permises par l’actuelle constitution japonaise. « Malheureusement, a déclaré Mgr Kikuchi à l’agence AsiaNews, actuellement le problème est qu’en Corée du sud et au Japon, des secteurs militants ou des extrémistes et patriotes de chacune de ces nations, exploitent les avantages de cette situation pour pousser leur cause et chercher à gagner le soutien de la majorité de la population ». En ce sens, ajoute le président de la Caritas nippone, « j’espère que le gouvernement japonais assumera en toute sincérité une initiative de dialogue qui implique toutes les parties impliquées dans cette crise pour trouver une solution diplomatique ».
Sur ce versant, les évêques japonais comptent trouver une coopération spécifique avec les prélats coréens au cours de la rencontre prévue en novembre à Kagoshima.
L’épiscopat japonais mobilisé pour la paix en Asie
Dialogue et prière sont nécessaires