C’est aujourd’hui le 43e anniversaire de l’ordination épiscopale du pape émérite Benoît XVI.
Le p. Joseph Ratzinger a été ordonné évêque le 28 mai 1977 au Liebfrauendom, la cathédrale Notre-Dame de Munich (Allemagne, Bavière).
Les principaux évêques consécrateurs étaient l’évêque de Würzburg d’alors, Mgr Josef Stangl, l’évêque de Ratisbonne, Mgr Rudolf Graber, et l’évêque auxiliaire de Munich, Mgr Ernst Tewes.
Par cette nomination à Munich, par saint Paul VI, le siège épiscopal bavarois était de nouveau confié à un évêque bavarois.
Presque un mois après, le 27 juin, Mgr Ratzinger était créé cardinal, aussi par Paul VI.
Il sera archevêque de Munich et Freising pendant 5 ans, du au
Elu pape le 19 avril 2005, à 78 ans, il a renoncé à sa charge pontificale huit ans après, le 11 février 2013, ne se sentant plus la force d’assumer cette mission, et voyant l’urgence de donner un pape aux jeunes: il lui fallait un successeur qui puisse faire un voyage transatlantique pour être à Rio de Janeiro (Brésil) pour la JMJ de l’été 2013.
En effet, au retour du Mexique et de Cuba, il avait reconnu, en 2012, qu’il ne pourrait plus faire de voyage transatlantique. Il a annoncé la fin de son pontificat de huit ans, pour le 28 février: il avait 85 ans. Le pape émérite est aujourd’hui âgé de 93 ans.
La mission de l’évêque selon le pape émérite
Mais comment Benoît XVI voyait-il la mission de l’évêque? Surtout pas un « manager ». Il l’a confié par exemple aux 120 « nouveaux » évêques qu’il a reçus en audience à Castel Gandolfo le 14 septembre 2010.
Le pape émérite avait rappelé la coutume selon laquelle les nouveaux évêques effectuent un pèlerinage au tombeau de saint Pierre, « qui s’est conformé au Christ maître et pasteur jusqu’à la mort et à la mort sur la croix ». Il a rappelé les paroles de Jésus sur le bon pasteur dans saint Jean : « Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis ».
Benoît XVI avait aussi souligné que l’évêque n’était ni un « dirigeant » ni un « bureaucrate », ni un simple « administrateur de la vie diocésaine ». Sa mission ne peut être perçue sous l’angle de la « rentabilité » et de « l’efficacité », et d’abord attentif « à ce qu’il y a à faire ».
Au contraire, avait rappelé le pape, l’évêque est un père, un frère et un ami : Benoît XVI avait fait ce « portrait robot de l’évêque, appelé à se montrer « fort et décidé », « juste et serein », « pour un sage discernement des personnes, de la réalité et des évènements requis par son devoir de père, de frère et d’ami, dans son cheminement chrétien et humain ».
« Reçois cet anneau »
Le pape émérite avait recommandé que l’évêque sache créer un climat de confiance et d’accueil mais aussi de « franchise » et de « justice » : « Le ministère de l’évêque se place dans une profonde perspective de foi, qui n’est pas purement humaine, administrative ou de type sociologique, car il n’est pas un simple gouvernant, un bureaucrate ou un simple modérateur et organisateur de la vie diocésaine. Ce sont la paternité et la fraternité dans le Christ qui donnent au supérieur la capacité de créer un climat de confiance, d’accueil, d’affection, mais aussi de franchise et de justice ».
L’évêque est aussi le « gardien de l’alliance de l’Église avec le Christ ». « En fait, par l’autorité du Christ dont il est revêtu, lorsqu’il siège en chaire, l’évêque se trouve au-dessus et en face de la communauté, en ce qu’il est « pour » la communauté vers laquelle il dirige sa sollicitude pastorale », avait précisé le pape Benoît.
« Reçois cet anneau, signe de fidélité, et garde l’Eglise, épouse du Christ, dans l’intégrité de la foi et dans la pureté de la vie » : se référant à ces paroles de la liturgie d’ordination épiscopale, et de la remise de l’anneau, Benoît XVI avait rappelé que « l’Église est l’Epouse du Christ » et que l’évêque a pour mission de veiller sur ce mystère. Il ne s’agit donc pas seulement de « conserver » une institution, mais de faire progresser l’Eglise vers la perfection.