Angélus du dimanche 10 août

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ROME, Vendredi 15 août 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la méditation prononcée par le pape Benoît XVI à l’occasion de l’Angélus, le dimanche 10 août, de Bressanone, dans le Sud-Tyrol.

AVANT L’ANGELUS

Chers frères et soeurs,

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Il y un point de l’Evangile de Marc où il raconte qu’après plusieurs jours de stress, le Seigneur a dit à ses disciples: « Venez avec moi dans un lieu isolé et reposez-vous un peu » (cf. 6, 31). Et comme la Parole du Christ n’est jamais liée au seul moment où elle est prononcée, j’ai appliqué à moi-même cette invitation aux disciples et je suis venu dans ce lieu beau et tranquille pour me reposer un peu. Je dois remercier Mgr Egger et tous ses collaborateurs, toute la ville de Bressanone et la région, parce qu’ils m’ont préparé ce lieu tranquille, où au cours de ces deux semaines j’ai pu me détendre, penser à Dieu et penser aux hommes et récupérer ainsi de nouvelles forces. Dieu vous en rende grâce!

Je devrais remercier un grand nombre de gens personnellement, mais je ferai une chose plus simple: je vous recommande tous à la bénédiction de Dieu. Il connaît chacun de vous par son nom et Sa bénédiction touchera chacun personnellement. Je demande cela de tout coeur, et que cela soit mon remerciement pour tous.

L’Evangile de ce dimanche nous reconduit, depuis ce lieu de repos, à la vie quotidienne. Il raconte comment, après la multiplication des pains, le Seigneur va sur la montagne pour demeurer avec le Père. Entre temps, les disciples sont sur le lac et, avec leur frêle embarcation, ils s’efforcent en vain de tenir tête au vent contraire. Peut-être déjà cet épisode est-il apparu à l’évangéliste comme une image de l’Eglise de son temps: comme cette petite barque, qui était l’Eglise d’alors, et qui se trouvait dans le vent contraire de l’histoire et il semblait que le Seigneur l’avait oubliée. Nous aussi nous pouvons y voir une image de l’Eglise de notre temps, qui en de nombreux lieux de la terre se trouve en difficulté pour avancer malgré les vents contraires et il semble que le Seigneur soit très loin. Mais l’Evangile nous donne la réponse, le réconfort et l’encouragement et dans le même temps il nous indique la voie. Il nous dit en effet: oui, c’est vrai, le Seigneur est auprès du Père, mais c’est précisément pour cela qu’il n’est pas loin, mais qu’il voit chacun, parce qu’il est auprès de Dieu, il ne part pas, mais il est auprès de notre prochain. Et en réalité le Seigneur les voit et, au moment propice, vient vers eux. Et lorsque Pierre, allant au-devant de lui, risque de se noyer, il le prend par la main et il le ramène à l’abri, sur la barque. A nous aussi le Seigneur tend constamment la main: il le fait à travers la beauté d’un dimanche, il le fait à travers la liturgie solennelle, il le fait dans la prière par laquelle nous nous adressons à lui, il le fait dans la rencontre avec la Parole de Dieu, il le fait dans de multiples situations de la vie quotidienne – il nous tend la main. Et ce n’est qu’en prenant la main du Seigneur, en nous laissant guider par lui, que notre route sera juste et bonne.
C’est pourquoi nous voulons le prier, afin de réussir à toujours de nouveau trouver sa main. Et cela implique dans le même temps une exhortation: qu’en son nom, nous tendions notre main aux autres, à ceux qui en ont besoin, pour les conduire à travers les eaux de notre histoire.

Ces derniers jours, chers amis, j’ai encore repensé à l’expérience vécue à Sydney, où j’ai rencontré les visages joyeux de si nombreux jeunes garçons et filles de tous les lieux du monde. Ainsi a mûri en moi une réflexion sur cet événement que je voudrais partager avec vous. Dans la grande métropole de la jeune nation australienne ces jeunes ont été un signe de joie authentique, parfois bruyante, mais toujours pacifique et positive. Malgré leur nombre, il n’ont pas créé de désordres ni fait de dégâts. Pour être joyeux, ils n’ont pas eu besoin de recourir à des manières grossières et violentes, à l’alcool et à des stupéfiants. Il y avait en eux la joie de se rencontrer et de découvrir ensemble un monde nouveau. Comment ne pas faire de rapprochement avec les jeunes de leur âge qui, à la recherche de fausses évasions, font des expériences dégradantes qui débouchent souvent sur des tragédies bouleversantes? Voilà un produit typique de l’actuelle soi-disant « société du bien-être » qui, pour combler un vide intérieur et l’ennui qui l’accompagne, conduit à tenter des expériences nouvelles, plus chargées d’émotions, plus « extrêmes ». Même les vacances risquent ainsi de se dissiper en une vaine recherche de mirages de plaisirs. Mais de cette manière, l’esprit ne se repose pas, le coeur n’éprouve pas de joie et ne trouve pas de paix, au contraire il finit par être encore plus las et triste qu’auparavant. J’ai évoqué les jeunes, parce qu’ils sont les plus assoiffés de vie et d’expériences nouvelles et courent pour cette raison davantage de risques. Mais cette réflexion vaut pour tous: la personne humaine ne se régénère véritablement que dans la relation avec Dieu, et on rencontre Dieu en apprenant à écouter sa voix dans la sérénité intérieure et dans le silence (cf. 1 R 19, 12).

Prions pour que dans une société où l’on est toujours pressé, les vacances soient des jours de détente véritable au cours desquels on sache trouver des moments pour le recueillement et la prière, indispensables en vue de se retrouver profondément soi-même et les autres. Nous le demandons par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Vierge du silence et de l’écoute.

A l’issue de l’Angelus du dimanche 10 août 2008, le Pape s’est adressé en allemand, en dialecte local du Haut-Adige et en italien aux pèlerins réunis à Bressanone. Il a conclu en saluant les journalistes présents:

Je salue également les journalistes et les professionnels des médias qui m’ont suivi pendant mon séjour. Chers amis, je vous remercie de votre travail et je vous assure de mes prières pour vos intentions familiales et professionnelles. Merci!

APRES L’ANGELUS

Appel à la paix en Géorgie

Les nouvelles, toujours plus dramatiques des tragiques événements qui ont lieu en Géorgie et qui, à partir de la région de l’Ossétie du Sud, ont déjà causé de nombreuses victimes innocentes et contraint un grand nombre de civils à abandonner leurs maisons, sont une source d’angoisse profonde.
Mon souhait le plus vif est que cessent immédiatement les actions militaires et que l’on s’abstienne, également au nom de l’héritage chrétien commun, de conflits supplémentaires et de rétorsions violentes, qui peuvent dégénérer en un conflit d’une portée encore plus grande; il faut en revanche reprendre résolument le chemin de la négociation et du dialogue respectueux et constructif, en évitant ainsi des souffrances supplémentaires et déchirantes à ces populations bien-aimées.
J’invite par ailleurs la Communauté internationale et les pays les plus influents dans la situation actuelle à accomplir tous les efforts pour soutenir et promouvoir des initiatives visant à parvenir à une solution pacifique et durable, en faveur d’une co-existence ouverte et respectueuse.
Avec nos frères orthodoxes, nous prions intensément pour ces intentions, que nous remettons avec confiance à l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Jésus et de tous les chrétiens.

© Copyright : Librairie éditrice du Vatican

Traduction française : L’Osservatore Romano

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ZENIT Staff

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