Le cardinal Veglio © HSM - Zenit

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50 millions d’enfants vivent la tragédie de la migration, rappelle le card. Veglio

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Des milliers de mineurs disparaissent à leur arrivée en Europe

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« Plus de la moitié des réfugiés du monde ont moins de 18 ans », alors que «  50 millions d’enfants vivent la tragédie de la migration et 28 millions ont été contraints à prendre la fuite pour échapper aux conflits », autrement dit, « un enfant sur 200 dans le monde est un réfugié », rappelle le cardinal Vegliò, président du conseil pontifical pour la pastorale  des migrants et personnes en déplacement qui a présenté à la presse le Message du pape François pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2017, jeudi, 13 octobre 2016, au Vatican. Une synthèse de L’Osservatore Romano en italien du 14 octobre 2016. Le pape s’inquièe aussi de la disparition de milliers de mineurs après leur arrivée en Europe.
Ces chiffres ont d’ailleurs  tellement  impressionné le pape, a-t-il expliqué, qu’il a décidé de consacrer à tous ces enfants «  vulnérables et sans voix » la prochaine journée mondiale du migrant, le 15 janvier 2017, et son message pour cette Journée.
Le pape y dénonce en effet « l’exploitation perpétrée par des gens sans scrupules aux dépens de nombreux enfants contraints à la prostitution ou pris dans le circuit de la pornographie, asservis dans le travail des mineurs ou enrôlés comme soldats, impliqués dans des trafics de drogue et dans d’autres formes de délinquance ».
Les migrations impliquent de plus en plus d’hommes, de femmes, de personnes âgées, mais le pourcentage de jeunes et d’enfants » pris dans cette spirale «  est très élevé », a commenté le cardinal Vegliò. Et beaucoup de ces enfants «  voyagent seuls ou séparés de leurs parents pendant le trajet ou dans les centres d’accueil ».  Rien qu’en 2015, ils étaient « plus de  100 000 mineurs à demander l’asile dans 78 Etats ». C’est un triste record, a fait observé le cardinal italien: c’est le reflet « de l’impact tragique que les migrations forcées dans le monde ont sur ces jeunes vies ».
Le cardinal Veglio, a aussi mis l’accent sur le fait que parmi ces réfugiés, «  moins de 50% des enfants ont accès à l’école primaire et 22% seulement des adolescents sont inscrits dans le secondaire ». Par ailleurs «  moins d’ 1% des enfants a accès à une instruction universitaire ». Et il est « impressionnant » que sur les quelque 65 millions de personnes ayant pris la route de l’exode, «  pour échapper aux guerres et aux violations des droits del l’homme »,  plus de la moitié soient des enfants.  « Une situation qui tendrait à s’aggraver », a-t-il commenté.
Cela vaut en particulier pour la Syrie, où «  environ 80% des enfants réfugiés nés durant le conflit n’ont pas été enregistrés, faisant d’eux des êtres «  invisibles », sans citoyenneté, qui ne peuvent avoir accès à aucun droit fondamental comme l’instruction et la santé. « Ces enfants vivent dans le limbe, sont des apatrides. Tous, indistinctement, ont besoin de toute urgence d’une assistance humanitaire et d’un accès aux services de base. Leur nombre est l’équivalent des populations du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et de la Suède mis ensemble », a poursuivi le cardinal Veglio.
Et c’est cette «  vulnérabilité » à trois niveaux  que le pape a voulu mettre en avant dans son message, car ces enfants sont trois fois «  sans défense » en tant que «  mineurs, étrangers et démunis ». Chaque année, dénonce-t-il,  « des milliers d’entre eux font une demande d’asile mais peu réussissent à obtenir le statut de réfugiés et beaucoup deviennent invisibles, sans protection, ni droits, devenant alors une proie facile pour la criminalité. Jusqu’à aujourd’hui, rien que dans le monde industrialisé, les enfants mineurs  accompagnés ou seuls, représentent la moitié des demandeurs d’asile ». Et le pire c’est qu’en 2015, a conclu le cardinal Veglio, «  10 000 enfants mineurs environ ont disparu depuis leur arrivée en Europe.

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Océane Le Gall

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