Publication: Première biographie du prof. Jérôme Lejeune

CITE DU VATICAN, Mardi 21 décembre 2004 (ZENIT.org) – « Jérôme Lejeune »: la première biographie de Jérôme Lejeune vient de sortir en France, aux Presses de la Renaissance (http://www.presses-renaissance.fr/DEFAULT.html). Elle est signée Anne Bernet.

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Jérôme Lejeune, rappelle à ce propos la revue de presse de la Fondation Lejeune (www.genethique.org) a découvert en 1958 la première aberration chromosomique, la trisomie 21. Il ouvre ainsi la voie à la cytogénétique et à la recherche sur les maladies génétiques de l’intelligence. Ses recherches lui permettront, entre autres, d’établir avec ses collaborateurs l’actuelle codification des chromosomes, de caractériser les « types et contre-types », et surtout, de mettre en évidence de nombreuses maladies chromosomiques (la trisomie 18p, la monosomie 9, la trisomie en anneaux, le cri du chat…). A ce titre, il sera nommé premier titulaire de la chaire de génétique à la Faculté de médecine de Paris.

L’identification d’un chromosome supplémentaire sur la paire 21 le lance dans une voie de recherche révolutionnaire qui a pour but de guérir les patients porteurs d’une trisomie 21. Quand il constate que ses recherches seront détournées, non pas pour guérir le malade, mais pour mieux le dépister et le supprimer, il s’engage alors en faveur de la vie, en particulier du plus petit, du plus faible. Alors que le monde entier le reconnaît comme une référence en génétique, il est écarté en France en raison de son opposition à la légalisation de l’avortement.

Jérôme Lejeune était un véritable scientifique et ses recherches allaient au-delà de la génétique.

En tant que membre de l’Académie Pontificale des Sciences, il fut dépêché au nom du Saint Siège auprès du président de l’URSS, Léonid Brejnev, sur les conséquences de l’emploi des armes nucléaires. Jean-Paul II avait, par ailleurs, nommé Jérôme Lejeune membre et premier président de l’Académie Pontificale pour la Vie en raison de son engagement à défendre toute vie humaine. A sa mort, le pape déclara : « Jérôme Lejeune a pleinement assumé la responsabilité particulière de savant, prêt à devenir un signe de contradiction ». Quelques années plus tard, Jean-Paul II se recueillait sur la tombe de Jérôme Lejeune.

Le Pr Lejeune fut le premier à contredire la théorie de l’évolution darwinienne. Contrairement à Darwin pour qui l’évolution des espèces était graduelle et progressive, le Pr Lejeune a démontré que la nature procède par bonds, par sauts brusques de manière qualitative. Ainsi, la comparaison des caryotypes des primates (48 chromosomes) et de l’homme (46 chromosomes) permet d’affirmer qu’une douzaine ou une quinzaine de remaniements chromosomiques est nécessaire pour passer d’une espèce à l’autre. Il y a donc eu un bond qualitatif pour obtenir l’espèce humaine. Cette explication, en accord avec la paléontologie et sans contradiction avec la Genèse, fut confirmée plus tard par les paléontologistes Stephen Jay Gould et Niles Eldredge.

A sa mort, André Langaney écrivait dans Charlie Hebdo ** : « Avec un brio et une verve extraordinaires, Lejeune venait d’apporter l’objection la plus sérieuse à la théorie de l’évolution graduelle, progressive des espèces ». Le journaliste saluait alors Jérôme Lejeune comme « l’un des rares biologistes français à avoir fait une découverte capitale [la trisomie 21] » et concluait « Lejeune était à la fois un type très intelligent, un chercheur intéressant et un foutu adversaire politique. Il ne faut jamais sous-estimer l’ennemi, ni ses apports positifs… ».

Pour Jean Sévillia du Figaro Magazine, « la biographie que lui consacre Anne Bernet montre comment cet homme fut considéré, de l’Amérique à la Russie, comme une sommité de la génétique, tandis qu’en France, il fut marginalisé en raison de ses convictions. Sa plus belle récompense est posthume : c’est l’immense respect que vouent les parents d’enfants trisomiques à la mémoire de celui qui répétait que toute vie vaut la peine d’être vécue ».

**Laissons-le mourir ! Jérôme Lejeune, au-delà du bien et du mal par André Langaney, Charlie Hebdo du 20/04/1994

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ZENIT Staff

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