Le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi est intervenu hier dans ce sens lors d’un congrès promu à Rome par les Salésiens, et le cardinal Renato Raffaele Martino, président du conseil pontifical Justice et Paix lors d’un congrès organisé au siège de la Chambre italienne des députés. Radio Vatican présente une synthèse de ces deux interventions.
“L’heure est grave, a dit le cardinal Ratzinger, le laïcisme radical peut détruire l’humanisme” en réduisant tout à un pur matérialisme, au commerce, à la “domination du marché”, en se référant à une notion absolue de la liberté. Cette idée se présente, expliquait le cardinal, comme une “trahison” de l’esprit du siècle des Lumières, qu’il dit vouloir représenter et qu’il transforme au contraire en une “caricature”.
D’où l’affirmation de la licéité des expériences scientifiques les plus effrénées, ou la requête d’assimiler au mariage les différents types d’union, et jusqu’à l’idée que “l’individu puisse choisir lui-même son sexe”.
Non seulement le laïcisme radical s’oppose à l’Eglise, a continué le cardinal Ratzinger, mais surtout, il en travestit les enseignements.
Il est en outre “anti-européen” et prétend faire commencer l’identité du continent avec les Lumières, en niant les autres racines historiques, culturelles et religieuses.
“Mais en même temps, a fait observer le cardinal, nous avons les attentes de tant de secteurs laïcs qui cherchent un dialogue pour aider à faire grandir une nouvelle identité européenne”.
“Le concile Vatican II a déclaré que l’Eglise veut dialoguer avec le monde moderne, a conclu le cardinal Ratzinger, et aujourd’hui l’Eglise le veut encore plus”.
De son côté, le cardinal Martino faisait remarquer que “la laïcité est une valeur acquise et reconnue par l’Eglise”, mais qui est “hélas, aujourd’hui vaincue par un laïcisme souvent intolérant” et “toujours plus anti-chrétien”.