Le cardinal est intervenu ce matin à Doha – sur le thème de « La complémentarité de l’homme et de la femme. Reconnaître les talents de la mère et du père » – dans le cadre de la Conférence internationale sur la Famille, qui s’achevait ce soir. Le Vatican Information Service publie ce compte-rendu de l’intervention du cardinal Trujillo.
« Dans toute culture et dans toute religion une vérité est présente, la famille fondée sur le mariage, le seul espace approprié à l’amour conjugal », où « il y a une donation totale et réciproque des époux… L’enfant est le don le plus précieux de Dieu, fruit de cette donation, et les parents, par leurs caractères spécifiques, sont associés à Dieu, qui est la source de la vie… Dans la procréation, le rapport du toi et du moi devient le nous, c’est-à-dire une famille ».
« De nos jours -a-t-il ajouté- une idéologie hostile à la famille se diffuse dans nombre de parlements… Et de fait, ces dernières années, la complémentarité homme femme et le dépassement d’une certaine opposition des sexes a curieusement été niée. Les abus issus d’une culture de domination machiste…ne valent rien aux yeux d’un féminisme exacerbé qui considère mariage et famille un esclavage, la maternité et la paternité une charge insupportable et qui fait peur ».
Le cardinal a ensuite dit qu’il faut « s’opposer au polymorphisme sexuel », rappelant que « la reconnaissance des unions de fait, qui sont une fiction légale, propose l’union homosexuelle en alternative au mariage, et invente des mariages nouveaux inacceptables allant jusqu’à l’adoption. Ce sont là de graves signes de déshumanisation… Dire ceci n’est pas discriminatoire, mais c’est protéger les époux et leurs enfants ».
« Les époux coopèrent avec le Créateur dans l’amour », a-t-il ajouté, et c’est pourquoi « la paternité et la maternité responsables expriment concrètement l’aboutissement d’une mission qui revêt de nouveaux aspects de nos jours… Le rôle de la mère et celui du père sont complémentaires et indissociables car ils permettent des relations inter-personnelles privilégiées entre parents et enfants ».
« La maternité -a poursuivi le Cardinal- est étroitement liée à la structure personnelle de l’être et à la dimension personnelle du don de la vie. L’apport de la mère est décisif pour établir les bases d’une personnalité nouvelle… La fonction du père, souvent négligée, est fondamentale pour la formation des enfants et les décisions clef à prendre pour leur avenir… Leur influence réciproque se manifeste dans la complémentarité entre le rôle maternel et le rôle paternel dans l’éducation ».
« La famille est une société naturelle antérieure à l’état, à toute organisation politique ou ordre juridique. C’est pourquoi l’identité familiale fondée sur le mariage doit être reconnue légalement ».
« On s’inquiète de la grave dévaluation de la place de la maternité dans notre société. Or la maternité c’est…la vie au service d’une vocation de la plus haute importance pour les personnes, le foyer et la société toute entière… Les véritables politiques familiales doivent s’en souvenir ». Puis le Cardinal López Trujillo a souligné « la nécessité d’une majeure sensibilisation au rôle du père dans l’éducation familiale ».
« La protection de la famille par l’état -a-t-il conclu- coïncide avec les intérêts de l’une comme de l’autre. C’est le premier lieu de formation du capital humain sous tous ses aspects, la première ressource pour former une personne éduquée et responsable, la preuve d’une mission bien accomplie. C’est ce qu’expose Jean-Paul II dans l’Encyclique Centesimus Annus. La famille est la structure première et fondamentale de l’écologie humaine, là où l’être reçoit les premiers éléments de vérité et de bonté ».