Le “Compendium” de la doctrine sociale de l’Eglise, par Andrea Riccardi

CITE DU VATICAN, Jeudi 25 novembre 2004 (ZENIT.org) – « Près de quarante ans après la Gaudium et spes, on réfléchit de nouveau de façon systématique sur la doctrine sociale de l’Eglise avec le Précis de la doctrine sociale de l’Eglise récemment publié par le Conseil pontifical Justice et Paix », écrit Andrea Riccardi dans l’édition en italien du quotidien du Vatican, « L’Osservatore Romano » du 24 novembre. Une traduction et une synthèse de l’agence missionnaire italienne Misna.

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« Les catholiques vivant dans les situations les plus diverses ressentent depuis longtemps la nécessité de jeter un pont entre leur expérience personnelle et la sagesse historique et sociale et l’expérience de l’Eglise, que Paul VI a qualifiée « d’experte d’humanité » dans son discours à l’Assemblée des Nations Unies », poursuit Riccardi. « Le Précis ne se veut pas une « loi chrétienne » qui entend dicter des règles à la vie sociale, économique et politique mais souhaite illuminer, responsabiliser, projeter en avant vers une action et une pensée illuminées par l’Evangile » c’est pour cela que des chapitres sont dédiés au travail, à la vie économique, à la communauté internationale.

Plus loin dans son article Riccardi souligne que le Précis se propose aussi de faire réfléchir les chrétiens sur leurs responsabilités face à « la transformation du monde ». Bref, le Précis de la doctrine sociale veut préserver l’espoir, pour éviter qu’il s’affaiblisse sous le poids de la résignation et des responsabilités. Tout le texte répète que « l’amour est l’instrument pour opérer tout changement, cet amour qui anime le travail humain ».

Riccardi insiste aussi sur les enjeux de la pauvreté et des inégalités: « L’action chrétienne ne peut être insensible aux grandes inégalités du monde contemporain. La lutte contre la pauvreté trouve une forte motivation dans l’option, ou amour préférentiel de l’Eglise pour les pauvres ».

Le contenu du texte précise que « les biens ne doivent pas être mis à la disposition de chacun de façon arbitraire mais que c’est une réglementation spécifique qui est requise. L’économie a besoin de l’intervention de l’homme pour éviter les effets les plus néfastes sur les individus et sur une société tout entière ».

L’analyse de Riccardi s’attarde enfin sur le thème de la paix, « un des aspects saillants du bien commun ».

Il ne faut donc pas s’étonner du fait qu’un chapitre entier du Précis, le 11ème pour la précision, soit consacré à la promotion de la paix comme valeur et devoir universel. Dans ce chapitre conflue tout l’enseignement de l’Eglise qui au fil des siècles ne s’est jamais lassée d’affirmer que « la violence ne constitue jamais une réponse juste », que « se proclamer terroristes au nom de Dieu est une profanation, un blasphème… » et enfin de condamner le génocide et l’élimination de groupes entiers, insistant sur « l’obligation morale d’intervenir en faveur de ces groupes dont la survie est menacée ». Le « bien commun » de la paix implique l’existence d’institutions internationales qui expriment la communauté des Nations.

Pour sa part, « l’Eglise offre comme contribution son propre enseignement à la construction de la communauté des hommes, en montrant la signification sociale de l’Evangile ». La conclusion de ce texte indique l’idéal de l’action sociale: construire une société digne de l’homme. Pour cela « un espoir véritable est nécessaire. C’est l’espoir chrétien qui fournit un élan décisif à l’engagement dans le domaine social, en insufflant de la confiance dans la possibilité de construire un monde meilleur ». A ce titre, le Précis de la doctrine sociale de l’Eglise, désormais aux mains des chrétiens et de leurs communautés, représente un message d’espoir concret et significatif.

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ZENIT Staff

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