ROME, mardi 23 novembre 2004 (ZENIT.org) – Les préparatifs pour la Journée mondiale de la Jeunesse (JMJ) qui se déroulera à Cologne, en Allemagne, du 16 au 21 août 2005, battent leur plein. <br>
Les objectifs sont ambitieux et l’attente est immense. Afin de faire le point sur la situation, ZENIT a interviewé le Révérend Père Francis Kohn, responsable de la section ‘Jeunes’ du Conseil pontifical pour les Laïcs.
« Il s’agit d’un événement très important pour l’Eglise, mais également pour le monde, a dit le père Kohn. Notamment pour une Europe dominée par une culture très sécularisée. Nous savons par expérience quels grands bénéfices reçoivent non seulement les communautés catholiques mais tous le pays où se déroule la JMJ ».
Zenit : Quelle contribution les jeunes peuvent-ils apporter à l’Eglise ?
P. Francis Kohn : Les jeunes permettent de redécouvrir l’Eglise avec un visage toujours nouveau. Il s’agit de jeunes qui ont une foi et une ferveur importantes. La JMJ est un événement catholique parce que l’invitation est faite par le pape, mais elle s’accompagne d’une inculturation, d’une influence sur la culture locale.
Nous avons pu constater que la JMJ est un grand pèlerinage de la foi ; notre tâche est de mettre les jeunes en contact avec le Christ, de favoriser une rencontre personnelle et de fournir l’occasion pour une conversion et la redécouverte des sacrements en particulier la Confession et l’Eucharistie.
C’est assurément une rencontre qui permet d’approfondir la foi. Nous avons noté que la catéchèse est très importante. Les jeunes d’aujourd’hui ont un grand désir d’approfondir leur foi et ont soif d’Absolu : ils veulent connaître la Vérité.
Zenit : Comment est organisée la catéchèse lors de la JMJ ?
P. Francis Kohn : Les catéchèses sont proposées par les évêques provenant de diverses parties du monde et sont au centre des Journées mondiales de la Jeunesse. Les catéchèses, la liturgie et les rencontres culturelles des jeunes qui proviennent de toutes les parties du monde, sont une occasion unique et véritable pour approfondir la foi à travers les différentes cultures. Lors des JMJ les jeunes découvrent d’autres modes de vivre la foi et d’autres modes d’expérimenter la culture chrétienne.
Zenit : Pourquoi avoir choisi Cologne ?
P. Francis Kohn : Le choix de Cologne est très important parce que c’est la première fois qu’aura lieu une Journée mondiale de la Jeunesse dans un pays de langue allemande. Ceci sera déterminant pour donner un nouvel élan et une aide à l’Eglise locale.
Dans tous les cas c’est une grande opportunité pour l’Eglise en Europe, pour retrouver un élan et une espérance. Cela permettra aussi de faire redécouvrir, sans polémique, les racines chrétiennes de l’Europe. Les jeunes veulent connaître leur passé.
Dans ce contexte, la Journée mondiale de la Jeunesse peut être une expérience positive et une manifestation où les jeunes d’aujourd’hui se disent prêts à la réconciliation et à la paix. On peut dire que chaque Journée mondiale de la Jeunesse est comme une parabole de réconciliation et de paix qui dépasse toutes les frontières et les divisions de culture et de langue. Il s’agit d’une expérience réelle et non pas théorique.
Zenit : Quel est le sens du thème « Nous sommes venus l’adorer » ?
P. Francis Kohn : Il existe une continuité dans le choix des thèmes. Au cours de la dernière JMJ nous avons réfléchi sur « Nous voulons voir Jésus » et maintenant, prenant l’exemple des Mages nous affrontons le thème « Nous sommes venus l’adorer ». Il faut rappeler que les Mages étaient païens, et sont venus de loin pour satisfaire leur soif d’Absolu, pour rencontrer Jésus.
Le thème a été choisi il y a trois ans, bien avant que le Saint-Père décide de célébrer l’Année de l’Eucharistie ; il existe donc une convergence en vue d’aider les jeunes à une rencontre personnelle avec Jésus Enfant, à travers la redécouverte de l’incarnation, à travers le mystère de l’Eucharistie et de l’adoration eucharistique.
L’intention est de montrer comment vivre dans le monde en offrant sa propre vie et en oeuvrant pour la gloire de Dieu et pour le bien des hommes.
L’image des Mages qui viennent pour adorer Jésus est très symbolique, parce qu’ils étaient païens, et recherchaient la vérité sans idées préconçues. Ils ont laissé leur pays sans certitude. Ils ont entamé un long voyage en suivant l’étoile du berger, donc avec foi dans la Providence, et ils ont vu Jésus de leurs yeux dans l’étable de Bethléem et se sont agenouillés.
Ceci est très important parce que la JMJ est ouverte à tous, non seulement aux catholiques et aux chrétiens mais également aux jeunes qui n’ont aucune foi et qui ne sont pas baptisés. C’est la première fois en vingt ans que le pape invite explicitement les jeunes non baptisés, éloignés de l’Eglise, à venir à Cologne pour la JMJ.