Le serviteur de Dieu le cardinal hongrois József Mindszenty (1892-1975) est « un modèle exemplaire de vie sacerdotale et de zèle apostolique, auquel on doit encore aujourd’hui beaucoup », affirme le cardinal Beniamino Stella.
Le préfet de la Congrégation pour le clergé a prononcé une homélie durant la messe présidée le 2 mai 2018 à l’occasion du 43e anniversaire de la mort du cardinal hongrois, dans la basilique romaine de Santo Stefano Rotondo al Celio, dont József Mindszenty était titulaire 1946, indique L’Osservatore Romano en italien du 4 mai.
La commémoration du cardinal hongrois, a dit le cardinal Stella, est « un témoignage vivant » du fait que « la persévérance de la foi triomphe du monde ». C’est la foi, en effet, qui a donné au cardinal Mindszenty « une force spéciale pour témoigner l’Évangile et servir le peuple de Dieu, même dans les moments les plus dramatiques et dans les pages sombres de la vie de l’Église de Hongrie ». Selon les témoignages de ceux qui l’ont connu, le cardinal hongrois encourageait ses prêtres en leur disant que « le monde leur a tout enlevé, mais pas le Christ ni l’espérance posée en lui ».
Le cardinal Mindszenty, a poursuivi le préfet, était constamment enraciné « dans l’amitié personnelle avec Dieu, tant il est vrai qu’à propos de sa dure période de détention, il raconte dans ses Mémoires : ‘ils ne purent m’ôter la pratique des vertus, les triduums, ni mes prières journalières’ ».
Au cours de son homélie, le cardinal Stella a donné une large place à ses souvenirs personnels : « Je porte cette figure dans mon cœur depuis mes jeunes années », a-t-il confié à propos du cardinal hongrois. « En 1956, la révolution éclate en Hongrie et le cardinal est mis à l’abri au siège de l’ambassade américaine juste à côté. J’étais encore un séminariste », a rappelé le préfet. Le futur prêtre regardait cet homme avec admiration, reconnaissant « l’intrépide courage de sa foi, la fidélité avec laquelle il suivait le Seigneur » et « le soin pastoral qu’il avait pour le peuple et sa généreuse et authentique disponibilité » à être « un simple bon pasteur, disposé à donner sa vie pour l’Église et pour la patrie ».
Le préfet a particulièrement souligné la simplicité du cardinal Mindszenty ainsi que sa charité. Cette charité, a dit le cardinal Stella, qui « unissait son cœur à Dieu et aux frères », le poussait à « soutenir, accompagner et soulager le peuple de Dieu des angoisses de cette situation », mais, « surtout, à promouvoir avec fermeté la fidélité à l’Église et à la doctrine chrétienne, contre l’oppression du régime ».
Au cours de l’homélie, le cardinal Stella a aussi évoqué la mémoire liturgique de saint Athanase, évêque d’Alexandrie depuis 328, « inlassable défenseur de la doctrine chrétienne qui subit la persécution de divers empereurs et fut envoyé cinq fois en exil », mettant l’accent sur le fil rouge qui « semble lier le destin de chaque disciple à son Seigneur, lui-même étant le serviteur de cette parole de l’Évangile qui dérange parfois le monde ».
Tout disciple, a-t-il noté, porte en effet « dans le cœur la certitude de la victoire finale », mais il doit être prêt aussi « à accueillir l’avertissement de Jésus : ‘Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi’ ».
Cette expérience, selon le cardinal Stella, est « l’expérience des apôtres, des chrétiens des premiers siècles, de saint Athanase, du vénérable cardinal Mindszenty, et de tant de frères et sœurs de Hongrie et d’autres pays » qui ont vécu et subissent parfois encore « violences et hostilités à cause de leur foi, expérimentant dans leur existence tourmentée le poids même de la croix, en même temps que les béatitudes évangéliques de la persécution qui les associe à Jésus crucifié ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall
