Ce discours se situe dans la droite ligne de son message pour le Journée du Migrant, de son discours de l’an dernier au congrès organisé par ce dicastère, et de la toute récente instruction publiée la semaine dernière (cf. ZF040514) et présentée par le président de ce conseil pontifical, le cardinal Stephen Fumio Hamoa, le secrétaire, Mgr Agostino Marchetto et le sous-secrétaire, Mgr Michaël Blume.
Les Eglises particulières doivent, recommande le pape, s’ouvrir « à l’accueil y compris par des initiatives pastorales de rencontre et de dialogue », et surtout « en aidant les fidèles à surmonter les préjugés et en les éduquant à devenir eux aussi des missionnaires ad gentes, dans nos régions ».
Si la mondialisation caractérise l’évolution historique actuelle, le dialogue doit marquer l’attitude de chacun en vue d’un « nouvel équilibre mondial », explique le pape.
« L’intégration au plan social et l’interaction au plan culturel » constituent, dit le pape, le « présupposé nécessaire à une coexistence pacifique entre les personnes et les Nations ».
L’humanité du Troisième millénaire, continue le pape, a un « urgent besoin de retrouver des valeurs communes sur lesquelles fonder le projet d’une société digne de l’homme ».
D’autre part, « la confrontation avec la réalité des migrations rend urgent, de la part des communautés chrétiennes, une annonce évangélique nouvelle », ce qui suppose « l’engagement pastoral et le témoigne de vie de tous: clercs, religieux, laïcs », déclare Jean-Paul II.
Le pape exhorte les baptisés à s’engager contre les préjugés, en particulier vis à vis des immigrés dont l’intégration pose des « problèmes spécifiques », comme celle des croyants de religion musulmane.
« L’intégration entre des populations appartenant à des cultures et à des religions différentes n’est jamais privée d’inconnues et de difficultés », constate le pape.
Il est donc nécessaire, dit-il, que les pasteurs assument des « responsabilités précises en promouvant un témoignage évangélique des chrétiens toujours plus généreux ».
Jean-Paul II met l’accent sur le rôle positif de l’œcuménisme ; « L’engagement œcuménique, dit-il, constitue un appel à accueillir fraternellement des personnes qui ont des façons de vivre et de penser différentes de celles auxquelles nous sommes habitués ».
« La présence, toujours plus nombreuse, d’immigrés chrétiens qui ne sont pas en pleine communion avec l’Eglise catholique », offre ainsi aux Eglises particulières « de nouvelles possibilités de fraternité et de dialogue œcuménique » et elle pousse à réaliser, loin d’un irénisme facile, et du prosélytisme, une plus grande compréhension réciproque entre les Eglises et les communautés ecclésiales ».
Le dialogue fraternel et le respect réciproque « ne constitueront pas jamais une limite ou un empêchement à l’annonce de l’Evangile ». L’amour et l’accueil constituent en effet au contraire en soi « la première et la plus efficace forme d’évangélisation ».