CITE DU VATICAN, Vendredi 7 mai 2004 (ZENIT.org) – Jean-Paul II encourage le progrès du dialogue œcuménique entre catholiques et orthodoxes en Ukraine, dans son discours au nouvel ambassadeur d’Ukraine près le Saint-Siège, M. Grygorii Fokovych Khoruzhyi, qui lui a présenté ses lettres de créance ce matin au palais apostolique.
« Je ne peux pas ne pas observer que les disciples du Christ se présentent hélas encore divisés », remarquait le pape, avant d’insister sur la nécessité de poursuivre le dialogue œcuménique et d’intensifier « dans le respect réciproque et dans la recherche constante de l’unité voulue par le Christ ».
Jean-Paul II a encouragé les Ukrainiens à continuer à travailler dans les domaines spirituel, mais aussi social, politique et économique pour devenir ainsi « un laboratoire de dialogue, de développement et de coopération avec et pour tous ».
Mentionnant son voyage apostolique en Ukraine, en juin 2001, le pape soulignait combien l’Evangile « a façonné la vie, la culture et les institutions » en Ukraine. C’est pourquoi elle a aujourd’hui la « grande responsabilité » à la fois de « comprendre, défendre et promouvoir son héritage chrétien », comme un « trait distinctif » de cette Nation, et que « même la funeste dictature communiste n’a pas réussi à entamer en profondeur ».
Le pape se réjouissait de la politique de liberté religieuse adoptée par le gouvernement de Kiev, tout en exprimant le désir d’en arriver rapidement « à une définition juridique des Eglises, sur un plan de parité effective entre toutes ».
Le pape a affirmé que l’Eglise catholique « ne manquera pas de contribuer à la construction d’une nation prospère et pacifique ».
Le pape souhaitait aussi « des accords satisfaisants dans le domaine plus délicat de la restitution des biens ecclésiastiques confisqués durant la dictature communiste ».
Pour ce qui est de la situation de l’Ukraine en Europe, le pape encourageait les Ukrainiens à ne pas « perdre » leur « identité culturelle » tout en recherchant des liens plus étroits avec le reste du continent.
« Placée au carrefour de l’Orient et de l’Occident », l’Ukraine pourra mieux remplir « sa mission de rencontre entre des peuples et des cultures différentes si elle conserve intacte sa physionomie particulière », insistait le pape.
Il invitait pour cela les représentants de la politique, de la culture, et de l’économie à placer leurs capacités au service d’un authentique progrès de leur patrie, en accordant une attention spéciale aux pauvres, aux enfants, et aux jeunes à la recherche d’un travail.
Pour sa part, le nouvel ambassadeur a affirmé que le peuple ukrainien partage pleinement la position du Saint-Siège en vue de préserver les racines chrétiennes communes de l’Europe unie, dont l’Ukraine se sent partie intégrante.
M. Grygorii Fokovych Khoruzhyi est originaire de la région de Poltava, il est âgé de 57 ans, marié et père de deux enfants. Philosophe de formation, il a été consul général de son pays à Monaco de 1995 à 1998, vice-ministre de l’information de 1998 à 1999, et au cours des trois dernières années, conseiller de l’ambassade auprès de la Fédération de Russie. Il parle russe, anglais, allemand et bulgare.
Rappelons que l’Ukraine est une république indépendante depuis 1991, et a 48 millions d’habitants, dont 30 % de chrétiens orthodoxes, 8, 2 % de catholiques et 3, 5 % de protestants.