ROME, dimanche 19 octobre 2003 octobre 2003 (ZENIT.org) – Le thème des miracles a été tout au long de l’histoire, l’un des points de conflit dans le rapport entre science et foi. Les miracles semblent en effet défier la raison et le monde rationnel. Comment l’Eglise définit-elle un miracle ? Que faut-il pour qu’il soit reconnu ? Le rapporteur de la Congrégation pour les Causes des Saints, Mgr José Luis Gutierrez, a abordé, entre autres, ces questions, mardi dernier, lors d’une conférence organisée dans le cadre du programme de maîtrise en « Sciences et foi » à l’Athénée Pontifical Regina Apostolorum.
Qu’est-ce qu’un miracle ?
Mgr Gutierrez explique que pour les théologiens, le miracle « transmet un message salvifique, c’est un prodige extraordinaire qui suscite de l’admiration ; un événement qui dépasse les lois de la matière. Sa finalité n’est pas de susciter l’admiration mais de transmettre un message salvifique ».
Du point de vue de la Doctrine, Mgr Gutierrez précise que « seul Dieu accomplit des miracles, Marie et les saints intercèdent ». Selon saint Thomas, « est miraculeux ce qui dépasse toute nature créée et seul Dieu peut le faire ». Saint Thomas écrit encore : « Les vrais miracles ne peuvent avoir lieu que grâce à Dieu ».
Dans les causes de béatification et de canonisation on considère les miracles attribués à l’intercession du serviteur de Dieu ou d’un saint.
Pour faire comprendre comment se déroule le procès de béatification et de canonisation, Mgr Gutierrez a illustré les différentes phases du procès :
« La béatification ou canonisation, a-t-il déclaré, est un acte pontifical qui se base sur une étude préalable réalisée par la Congrégation pour les Causes des saints. On fait un procès qui, à l’échelle diocésaine, rassemble toutes les preuves des vertus du candidats. On examine ses écrits et on écoute les témoignages sur sa vie. Les actes sont regroupés dans un Dossier appelé « Positio » où sont rassemblées toutes les preuves.
« On passe ensuite à la consultation médico-scientifique pour vérifier l’authenticité du miracle. Après cela tout passe entre les mains d’une consultation de théologiens et le tout est examiné attentivement par le promoteur de la Foi.
Le dossier passe ensuite aux évêques et aux cardinaux, puis au pape qui, en tenant compte des avis des différentes commissions, béatifie et canonise ».
Mgr Gutierrez a précisé que la reconnaissance du miracle se base sur l’enquête de la commission médico-scientifique et sur une certitude morale, c’est-à-dire que le miracle qui a eu lieu doit être le résultat de supplications et de prières de demande d’intercession.
« Le Seigneur est un père très attentif à sa famille. Il entend les supplications et se laisse émouvoir. Il intervient par amour pour ses enfants », a conclu Mgr Gutierrez.
