"Un chrétien ne peut pas ne pas s´intéresser à la communication"

Intervention du porte-parole de la Conférence des Evêques de France

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ROME, jeudi 26 avril 2001 (ZENIT.org) – « Un chrétien ne peut pas ne pas s´intéresser à la communication ». C´est ce qu´a déclaré le père Stanislas Lalanne, porte-parole de la Conférence des Evêques de France, au cours d´un congrès sur la communication entre l´Eglise et les media, qui a lieu à Rome les 26 et 27 avril. Ce congrès, qui a pour thème : « Une communication de qualité entre l´Eglise et les media – les bureaux de presse des diocèses et des conférences épiscopales », est organisé par l´Université Pontificale de la Sainte Croix.

« La foi n´est pas un trésor que l´on garde jalousement pour soi mais une richesse que l´on doit communiquer, partager avec les autres. Ainsi, tout baptisé communique. La communication est en quelque sorte constitutive de l´identité chrétienne », a poursuivi le père Lalanne.

« Si l´Eglise est le moyen privilégié choisi par Dieu pour communiquer avec les hommes, a expliqué le porte-parole de la Conférence des Evêques de France, ceci signifie que chacune de ses actions est basée sur une double fidélité: la fidélité au message reçu des apôtres d´une part, et la fidélité aux hommes et aux femmes de notre temps, de l´autre ».

Le père Lalanne a ensuite brossé un rapide portrait de la France aujourd´hui, expliquant que l´histoire du pays, de Clovis à Saint Louis et à Henri IV, en passant par Charlemagne, est intimement liée au développement du christianisme en Europe occidentale.

Le siècle des Lumière et la Révolution française ont certes modifié ces données: au dix-neuvième siècle, l´Eglise s´opposait à la « modernité ». « Et pourtant, commentait le père Stanislas Lalanne, beaucoup de valeurs ´républicaines´ proviennent du christianisme. La liberté, l´égalité, la fraternité, étaient des idées chrétiennes et la Déclaration universelle des Droits de l´Homme de 1948 était une transcription laïque de principes chrétiens ».

Malheureusement, la récente polémique sur la proposition de faire référence à un « héritage religieux de l´Europe dans le préambule de la Charte des droits fondamentaux de l´Union européenne, montre que ce n´est pas l´avis de tous. A la demande des autorités françaises et au nom de la laïcité, l´expression ´héritage culturel, humaniste et religieux´, a été remplacée par ´patrimoine culturel et spirituel´ ».

Le père Lalanne a ensuite mentionné quelques unes des conséquences de la séparation entre l´Eglise et l´Etat en France. Actuellement, la République française assure la liberté de conscience et le libre exercice des cultes, mais elle ne finance et ne subventionne aucun de ces cultes. Les ressources de l´Eglise de France sont par conséquent très limitées. Pour son financement, elle dépend de la bonne volonté des fidèles: les 95 diocèses français survivent grâce aux offrandes. Le porte-parole de la Conférence des Evêques de France a précisé également que la catéchèse ne pouvait pas être faite dans les écoles publiques. Elle est faite dans les écoles catholiques mais pour les élèves des autres écoles, l´enseignement de la catéchèse est proposé en dehors des horaires scolaires.

Le père Lalanne a cité une dernière conséquence pratique du principe de laïcité en France: l´attitude de l´Etat vis à vis des manifestations religieuses. Les autorités publiques n´ont jamais émis un avis concernant le Jubilé. Il n´y a eu aucune prise de position officielle au niveau national, ni même un débat « républicain » sur les perspectives du Troisième Millénaire par exemple. Le Jubilé a été complètement « inexistant » dans la vie publique, car le domaine « religieux » appartient à la vie privée.

Le père Stanislas Lalanne a précisé que le pourcentage des français pratiquant se situe entre 8 et 10% de la population, même si 75% des Français se considèrent encore catholiques. Le nombre des prêtres diminue même s´il y a environ 120 nouvelles ordinations chaque année.

Le porte-parole de la Conférence des Evêques de France n´a pas manqué toutefois de signaler des signes de vitalité dans l´Eglise en France, comme la participation massive des jeunes et de leurs évêques (80.000 jeunes et 78 évêques) aux Journées Mondiales de la Jeunesse, à Rome en août 2000. Il faut également selon lui, prendre en considération le nombre important de jeunes qui demandent à recevoir le sacrement de la confirmation, et d´adultes, qui demandent à recevoir le baptême, ainsi que les nouveaux dynamismes spirituels qui se manifestent dans les monastères, dans les communautés ou à travers les retraites pour laïcs, les milliers de chrétiens qui se mettent au service de l´Eglise à travers la liturgie, la catéchèse, les conseils pastoraux, etc.

« Nous vivons chaque jour immergés dans des informations en tout genre qui nous portent toute la journée. Dans ce fleuve continu, il est difficile de faire entendre la parole de l´Eglise. Beaucoup s´efforcent de lire la presse catholique ou de s´informer d´une manière ou d´une autre sur la vie de l´Eglise. Il est important que ces chrétiens engagés soient en mesure de répandre autour d´eux, dans le monde, le message du Christ. Il faut donc veiller particulièrement et perfectionner leur connaissance et leur compréhension de la foi et de la vie de l´Eglise », a conclu le porte-parole de la Conférence des Evêques de France.

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ZENIT Staff

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