Tchernobyl: De la "catastrophe technologique" à la "chaîne de bonté"

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Rencontre au Vatican avec les familles solidaires

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CITE DU VATICAN, Jeudi 26 avril 2001 (ZENIT.org) – Une catastrophe technologique qui a pourtant donné naissance à une « chaîne de bonté »: c´est en ces termes que le pape Jean-Paul II a évoqué ce matin la catastrophe de Tchernobyl et la solidarité des familles italiennes.

Le pape Jean-Paul II a rencontré ce matin en la Salle Paul VI du Vatican les mouvements, les associations, les familles et les paroisses qui ont offert l´hospitalité à des enfants de la région de Tchernobyl, en ce jour du 15e anniversaire de la catastrophe nucléaire du 26 avril 1986. Après la lecture du message envoyé au pape Jean-Paul II par le président de la République d´Ukraine, M. Leonid Kuchma, Jean-Paul II s´est adressé aux participants.

Parmi eux se trouvaient une centaine de familles ukrainiennes et en particulier Mme Valetina Rugova, qui a perdu son mari et son fils à la suite de la catastrophe et a décidé de se consacrer à ces enfants. M. Marco Grifini, de l´association italienne « Amici dei Bambini » (Amis des enfants) manifestait pour sa part de la solidarité des quelque 50.000 familles italiennes avec les enfants d´Ukraine et de Biélorussie.

Le pape a été accueilli parmi les chants des jeunes et des enfants de Kiev. Il a exprimé son désir de pouvoir bientôt embrasser « cette terre si éprouvée ». « Le pape vous embrasse », a-t-il dit aux enfants. « En vous regardant, je ne peux pas ne pas rendre grâce à Dieu pour la compétition de générosité qui n´a pas depuis lors cessé de soulager les peines et les difficultés de ceux qui continuent à être les victimes innocentes des conséquences de cette immense catastrophe ».

Aider les enfants, disait le pape, signifie s´occuper de l´avenir, et ce doit être la tâche de tous. Jean-Paul II priait pour que Dieu apporte « lumière et soutien » aux « responsables des sorts de l´humanité ». Il invitait au souci du sort des plus petits. « Il faut, disait-il, leur préparer un avenir de paix, sans peurs, sans menaces semblables. Voilà une tâche pour tous. Afin que cela se produise, il est nécessaire de faire un effort technique, scientifique et humain, qui mette toutes les énergies au service de la paix, dans le respect des exigences de l´homme et de la nature. De cet engagement dépend l´avenir de tout le genre humain ».

Dans son message, le président Kuchma disait pour sa part que la fermeture de la centrale « n´est que le premier pas », le prélude d´un « long chemin ». Il s´agit, écrit-il, d´un « travail énorme et compliqué qui requiert des ressources considérables », et a besoin « de la compréhension et de l´appui de toute la communauté mondiale ».

L´ambassadrice de la République d´Ukraine près le Saint-Siège, Mme Nina Kowalska, confiait aujourd´hui au micro de radio Vatican: « La centrale de Tchernobyl a été fermée en décembre dernier, mais malheureusement, cela ne signifie pas la fin de nos problèmes. Nous ne savons pas quelles seront à l´avenir les conséquences de cette tragédie, pour notre pays et pour le monde entier. Les problèmes sont immenses, même du point de vue économique. Naturellement l´Ukraine n´est pas en mesure d´affronter tout cela seule ».

Il faudrait quelque 3 milliards de dollars pour les travaux nécessaires pour contrôler le magma radioactif enfermé dans un sarcophage fragile.

Depuis 15 ans, Tchernobyl représente « le symbole des risques liés à l´énergie nucléaire ». Ses radiations provoquent encore aujourd´hui des maladies graves chez un nombre incalculable de personnes. Pour se désintoxiquer, les enfants ont besoin d´air pur, de soleil, d´iode, et de nourriture non contaminée, ce qu´ils peuvent trouver en Italie, ce qui a poussé de nombreuses familles à leur ouvrir leur maison. La première association est née à Macerata, près de Lorette, dans les Marches, en 1991. Le sang humain se renouvelle normalement tous les mois. Un mois en Italie permet ce renouvellement, ce qui signifie cinq ans de vie supplémentaire, explique un responsable au micro de Radio Vatican.

Mais aux problèmes de santé s´ajoutent des drames humains, sociaux, économiques. Certains enfants sont devenus orphelins. C´est aussi la raison pour laquelle des associations italiennes offrent aussi des adoptions à distance.

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ZENIT Staff

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