Homélie de Jean-Paul II pour la Messe des Rameaux et la JMJ

Traduction de l´italien, texte intégral

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ROME, Dimanche 8 avril 2001 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous une traduction de travail, de l´italien, de l´homélie de Jean-Paul II pour la célébration de ce dimanche des Rameaux, place Saint-Pierre, à l´occasion de la XVIe Journée mondiale de la Jeunesse. Les quatre premiers paragraphes sont une méditation sur la Passion et la Résurrection du Christ, le mystère contenu dans la page d´Evangile entre l´ »Hosanna! » de l´entrée triomphale à Jérusalem, et « Crucifie-le! » qui conduit le Christ à la mort. Au paragraphe 5, Jean-Paul II évoque la XVIe Journée mondiale de la jeunesse et commente pour les jeunes le sens de cette Croix qui quitte l´Italie pour être accueillie dès demain à Ottawa par quelque 25.00 jeunes. Voici le texte intégral:

Homélie de Jean-Paul II pour les Rameaux et la JMJ

1. «Hosanna!», «Crucifie-le!». On pourrait résumer par ces deux paroles, probablement criées par la même foule, à peu de jours de distance, la signification des deux événements que nous rappelons dans cette liturgie dominicale. Par l´acclamation «Béni soit celui qui vient!», dans un élan enthousiaste, les gens de Jérusalem, agitant des branches de palmiers, accueillent Jésus qui entre dans la ville sur le dos d´un âne. Par «Crucifie-le!», crié deux fois dans une fureur croissante, la foule réclame du gouverneur romain la condamnation à mort de l´accusé qui, en silence se tient debout au prétoire.
Notre célébration commence pour cela par un «Hosanna!» et se conclut par un «Crucifie-le!». La palme du triomphe et la croix de la Passion: ce n´est pas un contresens; c´est plutôt le cœur du mystère que nous voulons proclamer. Jésus s´est livré volontairement à la Passion, il ne s´est pas trouvé écrasé par des forces plus grandes que lui. Il a affronté librement la mort de la croix et dans la mort, il a triomphé.
En scrutant la volonté du Père, il a compris que l´«heure» était venue et il l´a accueillie avec l´obéissance libre du Fils et avec un amour infini pour les hommes: « Sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu´au bout » (Jean 13,1) ».

2. Aujourd´hui nous regardons Jésus qui s´approche du terme de sa vie et se présente comme le Messie attendu par le peuple, envoyé par Dieu et venu en son nom pour porter la paix et le salut, même si c´est d´une façon différente de celle qu´attendaient ses contemporains. L´œuvre de salut et de libération accomplie par Jésus se poursuit au cours des siècles. C´est pour cela que l´Eglise, qui croit fermement à sa présence, même si elle est invisible, ne se lasse pas de l´acclamer par la louange et l´adoration. C´est pour cela, encore une fois, que notre assemblée proclame: « Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ».

3. La lecture de la page évangélique a mis sous nos yeux les terribles scènes de la passion de Jésus: sa souffrance physique et morale, le baiser de Judas, l´abandon de la part des disciples, les procès devant Pilate, les insultes et les railleries, la condamnation, la « via dolorosa », la crucifixion. Enfin, la souffrance la plus mystérieuse: « Mon Dieu, pourquoi m´as-tu abandonné? ». Un grand cri et puis la mort.
Pourquoi tout cela? Le début de la prière eucharistique nous donne la réponse: « Lui qui était sans péché, a accepté la passion pour nos péchés. Par sa mort, il nous a lavés de nos fautes, et par sa résurrection, il nous a obtenu le salut » (Préface [italienne])
Notre célébration dit par conséquent notre reconnaissance et notre amour pour celui qui s´est sacrifié pour nous, au Serviteur de Dieu qui, comme l´avait dit le prophète, n´a pas opposé de résistance, n´a pas reculé, a présenté son dos à ceux qui le flagellaient, n´a pas soustrait son visage aux insultes et aux crachats (cf. Is 50, 4-7).

4. Mais lorsqu´elle lit le récit de la passion, l´Eglise en se limite pas à considérer seulement les souffrances de Jésus; elle s´approche de ce mystère, tremblante et confiante, sachant que son Seigneur est ressuscité. La lumière de Pâques fait découvrir le grand enseignement contenu dans la Passion: la vie s´affirme à travers le don sincère de soi jusqu´à affronter la mort pour les autres, pour l´Autre.
Jésus n´a pas compris son existence terrestre comme une recherche du pouvoir, comme une course au succès et à la carrière, comme une volonté de domination sur les autres. Au contraire, Il a renoncé aux privilèges de son égalité avec Dieu, a assumé la condition de serviteur en devenant semblable aux hommes, a obéi au projet du Père jusqu´à la mort sur la croix. Et ainsi, il a laissé à ses disciples et à l´Eglise un enseignement précieux: « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s´il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jn 12,24).

5. Le dimanche des Rameaux est devenu, depuis des années déjà, aussi la Journée mondiale de la Jeunesse, votre journée, très chers jeunes, qui êtes venus ici des différentes paroisses du diocèse de Rome et d´autres parties du monde: avec vous, je salue affectueusement et avec espérance les jeunes qui célèbrent aujourd´hui dans les différentes Eglises locales la XVIe Journée mondiale de la jeunesse, la première du nouveau millénaire.
Je salue en particulier les jeunes de la délégation canadienne, guidée par l´archevêque de Toronto le card. Ambrozic, qui sont ici au milieu de nous pour accueillir la Croix autour de laquelle se recueilleront les jeunes de tout continent lors de la prochaine Journée mondiale de 2002. A tous et à chacun, j´indique encore une fois avec force la Croix du Christ comme chemin de vie et de salut, le chemin pour obtenir la palme du triomphe au jour de la résurrection.
Que voyons nous sur la croix qui se dresse devant nous et que, depuis deux mille ans, le monde ne cesse d´interroger et l´Eglise de contempler? Nous voyons Jésus, le Fils de Dieu qui s´est fait homme pour rendre l´homme à Dieu. Lui, sans péché, est maintenant crucifié devant nous. Lui, il est libre, tout en étant cloué au bois; Il est innocent, tout en se trouvant sous l´inscription qui annonce le motif de sa condamnation. Aucun de ses os n´a été brisé (cf. Ps 34,21), parce qu´il est la colonne portante d´un monde nouveau. Sa tunique n´a pas été déchirée (cf. Gv 19,24),, parce qu´il est venu pour rassembler tous les enfants de Dieu que le péché avait dispersés (cf. Jn 11,52). Son corps ne sera pas jeté en terre mais déposé dans un tombeau dans la roche (cf. Lc 23,53), parce qu´il ne peut subir la corruption le corps du seigneur de la vie, qui a vaincu la mort.

6. Très chers jeunes, Jésus est mort et est ressuscité, Il vit maintenant pour toujours! Il a donné sa vie. Mais nul ne la lui a enlevée; il l´a donnée « pour nous » (Jn 18, 18). Par sa croix, la vie est venue jusqu´à nous. Par sa mort et sa résurrection, l´Evangile a triomphé, l´Eglise est née.
Au moment où nous entrons avec confiance dans le nouveau siècle, et dans le nouveau millénaire, chers jeunes, le pape vous redit les paroles de l´Apôtre Paul: « Si nous mourons avec Jésus, avec lui nous vivrons; si nous persévérons avec lui, avec lui nous régnerons » (2 Tm 2,11). Parce que Jésus seul est le Chemin, la Vérité et la Vie (cf. Jn 14,6).
Alors, qui nous séparera de l´amour du Christ? La réponse, l´Apôtre l´a aussi donnée pour nous: « J´en suis convaincu, ni la mort ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni présent, ni avenir, rien ne nous séparera de l´amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Rm 8,38-39).
Gloire et louange à toi, Ô Christ, Verbe de Dieu, Sauveur du monde! »

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ZENIT Staff

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