Les religions peuvent aider à réaliser « l’accès universel et durable à l’eau potable ». C’est ce qu’a affirmé le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, dans le cadre de la Semaine mondiale de l’eau, le 29 août 2016.
Le cardinal participait à la session sur la contribution des organisations confessionnelles à la sauvegarde de l’eau, au cours de la conférence annuelle organisée à Stockholm (Suède) du 28 août au 2 septembre.
Prenant la parole au deuxième jour du congrès, le président du dicastère a fait observer que les sciences ne pouvaient que « quantifier la pollution », » prévoir ses conséquences négatives et proposer des remèdes », « analyser et expliquer les effets négatifs du chômage, de la spéculation et de la corruption », « mettre en garde sur l’augmentation des inégalités (…) ou les troubles géopolitiques ».
Mais, a-t-il ajouté, « la science ne peut pas fournir la motivation pour l’action vertueuse ». Cette « motivation à la vertu » est justement « la contribution précieuse que les religions peuvent et doivent apporter au développement ».
Le cardinal Turkson a alors donné des exemples de contribution des organisations confessionnelles pour « faire de l’accès universel et durable à l’eau potable une réalité ». Les religions, a-t-il expliqué, peuvent « éduquer les jeunes à la solidarité, à l’altruisme et à la responsabilité » ; en « enseignant les Saintes Ecritures et les traditions spirituelles », elles peuvent « montrer que l’eau est un élément précieux et même divin ».
Les religions peuvent aussi « organiser des campagnes interreligieuses pour nettoyer les rivières ou les lacs, pour favoriser le respect mutuel, la paix et l’amitié entre les différents groupes », a-t-il ajouté ; et « réaffirmer la dignité humaine et le bien commun de la famille humaine entière pour promouvoir une sage hiérarchie des priorités » dans l’utilisation de l’eau.
« C’est une honte continuelle, s’est indigné le cardinal Turkson, qu’autant de frères et sœurs soient systématiquement assoiffés ou obligés de boire de l’eau non potable ; que leurs besoins soient secondaires aux industries qui prennent tant et qui polluent ce qui reste ; que les gouvernements poursuivent d’autres priorités et ignorent leurs cris assoiffés. »
Il a aussi mise en garde : « Nous sommes beaucoup plus que des numéros ou des données (…). Nous ne sommes pas seulement des facteurs de production et de consommation. Quand les êtres humains sont juste des ressources humaines, ils cessent d’être la mesure du succès des politiques. Et ils deviennent jetables. »
Chute d'eau, Andorinha, Brésil - wikimedia commons
Semaine de l’eau: la contribution des religions
Intervention du cardinal Turkson à Stockholm