En rendant visite à des femmes rescapées du trafic de la prostitution dans un foyer de la communauté « Pape Jean XXIII » à Rome, le 12 août 2016, le pape Français a demandé pardon pour les chrétiens qui ont commis des abus et pour l’inertie des gouvernants.
Cette rencontre avait lieu dans le cadre des « vendredis de la miséricorde », signes jubilaires accomplis par le pape une fois par mois. Durant plus d’une heure, le pape François a écouté une par une les vingt résidentes. Six d’entre elles venaient de Roumanie, quatre d’Albanie, sept du Nigeria et les autres de Tunisie, Italie et Ukraine. Deux avaient des enfants et l’une d’elles, arrivée la veille, a accouché dans la rue et y a vu sa fille mourir entre ses bras.
S’excusant devant les femmes de ne pas avoir assez prié pour elles, le pape François a demandé pardon pour tous les chrétiens qui ont commis des abus et des violences, a rapporté L’Osservatore Romano le lendemain. Le pape a aussi demandé pardon pour l’inertie des gouvernants, qui ne prennent pas de décisions pour mettre fin à cet esclavage.
A toutes ces victimes de graves violences physiques et morales – qui vivent désormais sous protection – le pape a assuré que devant Dieu chacune était importante. Chacune des victimes de la traite des êtres humains, a-t-il ajouté, a le visage du Christ souffrant sur la croix. Les encourageant à « regarder de l’avant », le pape les a citées aussi comme des « témoins de résurrection » qui ont réussi à se libérer de l’esclavage.
L’évêque de Rome a aussi rendu hommage au service de l’association « Papa Giovanni XXIII » fondée en 1968 par Don Oreste Benzi (1925-2007) pour défendre les pauvres et les marginalisés. La communauté assiste plus de 400 femmes rescapées de la prostitution dans toute l’Italie.
Il s’agissait du huitième « vendredi de la miséricorde » du pape François depuis le début du jubilé : en janvier, il a visité deux centres pour personnes âgées et handicapées ; en février une communauté pour personnes toxicodépendantes ; en mars, il s’est rendu dans un centre pour demandeurs d’asile à Castelnuovo di Porto ; en avril le pape a rencontré des réfugiés sur l’île de Lesbos ; en mai, la communauté de l’Arche à Rome, où vivent des personnes souffrant de handicap mental ; en juin, deux maisons de soin pour prêtres ; en juillet, il a visité le camp nazi d’Auschwitz et un hôpital pédiatrique, dans le cadre des JMJ de Cracovie en Pologne.
