Gérer une entreprise dans une logique d’inclusion, en s’inspirant de l’enseignement sociale de l’Eglise, c’est possible, témoigne, au micro de Radio Vatican, M. Domingo Sugranyes Bickel, président de la Fondation Centesimus Annus.
Le congrès international de la fondation Centesimus Annus, organisé dans la nouvelle salle du synode au Vatican du 12 au 14 mai, avait pour thème : « L’action des entreprises dans la lutte contre la pauvreté. Urgence réfugiés, notre défi ». Les participants ont été reçus par le pape François vendredi 13 mai au matin.
« Pensons à ce que disait le Saint-Père aux nations unies l’année dernière : sortir de la pauvreté n’est pas une question de charité, l’emploi est la voie pour prendre son destin en main… cela dit bien ce que doit être l’esprit d’entreprise. Tant de personnes dans le monde, grâce des initiatives entrepreneuriales parviennent à créer des richesses, à améliorer leur statut non seulement d’un point de vue matériel, mais en se sentant également responsable de son propre destin », fait observer M. Sugranyes Bickel.
Il cite des exemples : « Une grande banque d’origine américaine fournit des bases de culture entrepreneuriales à travers des programmes dont bénéficient plus d’un million de jeunes dans le monde. C’est un exemple de finance inclusive qui vient d’une grande institution financière. On a un autre cas en Espagne: un groupe d’entreprises s’est développé dans le monde du tourisme et l’hôtellerie en se servant uniquement de personnes sorties de prisons. Il y a des milliers de cas où l’on voit des gens suivre des idées qui sont proches ou directement influencées par la doctrine sociale de l’Eglise. »
Les travaux ont été ouverts par le cardinal Domenico Calcagno, président de l’Administration du patrimoine apostolique du siège apostolique (APSA). Il a expliqué l’objectif du congrès, toujours à Radio Vatican : « L’objectif premier est de nous concentrer sur la nécessité d’affronter la pauvreté non pas par un soutien immédiat, d’aumône, mais en créant plutôt des conditions de vie qui donnent à l’homme la possibilité de se développer vraiment avec dignité, comme Dieu nous dit au début de la Création. »
Il a indiqué des principes d’action : « Je pense qu’il faut que les entreprises agissent à la lumière de principes chrétiens comme le partage, la coresponsabilité, sinon la simple loi du « meilleur rendement » finira par devenir tellement obsessive qu’elle risquera plus de porter à des déséquilibres sociaux qu’à résoudre les problèmes. »
Il s’agit d’une « conversion » : « Quand les logiques ne visent que le pur profit, le revenu, on finit par oublier les valeurs humaines, qui constituent la base du bon vivre ensemble, et l’économie ne va pas très loin : on crée des esclaves et des naïfs, c’est tout. »
Pour sa part, toujours selon la même source, le cardinal George Pell, préfet du secrétariat pour l’économie, a mis l’accent sur « l’importance de la présence laïque dans la participation aux problèmes financiers de l’Eglise » et sur la nécessité « d’utiliser la richesse de manière correcte en favorisant le développement » : « Le Royaume de Dieu appartient aux pauvres, mais on ne peut aider les pauvres sans argent »: « Nous croyons dans la justice sociale, Nous y travaillons. Je suis un chrétien et je suis l’enseignement de Jésus dans tous les domaines! »
Avec une traduction d’Océane Le Gall
