CITE DU VATICAN, Jeudi 5 décembre 2002 (ZENIT.org) – L’Aïd el Fitr, la fête musulmane marquant le fin du mois du ramadan est célébrée aujourd’hui par les musulmans de France, demain au Maroc: une fête fixée d’après l’observation du ciel.
A cette occasion, les musulmans se rendent en masse à la mosquée. C’est la fin d’un mois de jeûne au cours duquel ils se sont abstenus de manger, de boire, de fumer et de tout rapport sexuel du lever au coucher du soleil.
Rappelons que pour cette fête de la fin du ramadan, le conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux publie chaque année un message, consacré en 2002 à la paix: « Chrétiens et musulmans sur les voies de la paix ». Il est signé par le président de ce conseil pontifical, Mgr Michael L. Fitzgerald.
Mgr Fitzgerald écrit entre autres: « Vous savez, chers amis musulmans, combien la question de la paix se pose aujourd’hui à notre monde avec une urgence toute particulière. Les situations de guerre constituent une plaie ouverte dans le cœur de l’humanité, surtout les conflits qui durent depuis longtemps, que ce soit au Moyen-Orient, en Afrique ou en Asie (…). Les causes des conflits ont souvent leur origine dans le cœur des hommes qui refusent de s’ouvrir à Dieu. Un tel cœur est habité par l’égoïsme, par le désir immodéré du pouvoir, de la domination et de la richesse, et cela au détriment de l’autre et sans aucune attention au cri des affamés et assoiffés de justice et de solidarité. Si nous connaissons bien les causes profondes des guerres, il nous faut surtout chercher à explorer les voies de la paix ».
« Comme croyants au Dieu Unique, continue le message, nous percevons notre devoir de chercher à instaurer la paix. Chrétiens et musulmans, nous croyons que la paix est avant tout un don de Dieu, c’est pourquoi nos deux communautés respectives prient pour la paix et elles ont toujours appelé à le faire. Comme vous le savez, le Pape Jean-Paul II a invité, le 24 janvier 2002, des représentants de différentes religions à venir à Assise, la cité de saint François, pour prier et s’engager en faveur de la paix dans le monde. Des musulmans nombreux et provenant de plusieurs pays ont contribué à la réussite de cette journée. Il a été demandé de ne pas laisser s’éteindre la flamme de l’espérance, symbolisée par la lampe. Pour sa part, notre Conseil est en train de chercher la meilleure manière de réaliser cette engagement ».
Mgr Fitzgerald insiste sur le rôle des religions et en particulier pour l’éducation à la paix: « Nous sommes convaincus que les voies de la paix passent par l’éducation. Grâce à cette dernière, la personne est capable de reconnaître son identité propre et aussi celle de l’autre. Notre identité sera d’autant plus claire qu’elle ne sera pas en opposition avec celle de nos frères, comme si l’humanité pouvait être constituée de parties antagonistes. La paix est en effet inséparable d’un regard sur l’homme, dans la vérité et la justice. L’éducation à la paix comporte également la connaissance et l’acceptation des diversités. Apprendre à gérer les crises – pour ne pas les laisser dégénérer en conflits – fait aussi partie de cette éducation à la paix. Nous sommes heureux de voir croître, dans plusieurs pays, la collaboration entre musulmans et chrétiens dans ce domaine, surtout pour ce qui concerne une révision équitable des textes scolaires ».