ROME, Mardi 27 mars 2007 (ZENIT.org) – « Sur le chemin du carême (…) que nous accompagne la certitude que Dieu ne nous abandonne jamais et que son amour est source de joie et de paix : c’est une force qui nous pousse puissamment sur la route de la sainteté, même jusqu’au martyre si besoi » : l’agence Fides met aujourd’hui en valeur ce passage de l’homélie de Benoît XVI lors de sa visite pastorale de dimanche dernier à la paroisse de Sainte Félicité et des Enfants martyrs dans le quartier de Fidene, dans le secteur Nord du diocèse de Rome.
Dans son homélie pendant la messe, célébrée dans l’église paroissiale, le pape a souligné « la mission de chaque communauté paroissiale, appelée à annoncer l’Evangile et à être un lieu d’accueil et d’écoute, de formation et de partage fraternel, de dialogue et de pardon ».
Le pape encourageait ainsi les paroissiens : « Sur le chemin de carême que nous parcourons et qui s’achemine rapidement à son terme, que nous accompagne la certitude que Dieu ne nous abandonne jamais et que son amour est source de joie et de paix ; il est la force qui nous pousse puissamment sur la route de la sainteté, même jusqu’au martyre si besoin. Ainsi en est-il des enfants et ensuite de leur courageuse mère Félicité, patronne de votre paroisse… Que l’exemple et l’intercession de ces saints soient pour vous un constant encouragement à suivre le sentier de l’Evangile sans hésitation et sans compromis ».
Accomplir cette tâche n’est certes pas facile, et évoquant la parole de Dieu proclamée pendant la messe, Benoît XVI a rappelé que « notre pèlerinage terrestre est semé de difficultés et d’épreuves, comme le chemin du peuple élu dans le désert avant d’atteindre la terre promise. Mais l’intervention divine peut le rendre facile ».
En effet, soulignait le pape, le Christ a offert à chaque communauté chrétienne « d’abondantes provisions spirituelles pour traverser le désert de ce monde et le transformer en un jardin fertile. Ces provisions sont l’écoute docile de sa parole, les sacrements, et tout autre ressource spirituelle de la liturgie et de la prière personnelle. En définitive, la vraie provision est son amour. L’amour qui pousse Jésus à s’immoler pour nous, nous transforme et nous rend à notre tour capables de le suivre fidèlement ».
Réfléchissant sur le passage évangélique de la Femme adultère, le pape a mis en évidence quelques indications concrètes : « Jésus n’engage pas avec ses interlocuteurs une discussion théorique : cela ne l’intéresse pas de vaincre une dispute à propos d’une interprétation de la loi mosaïque, mais son objectif est de sauver une âme et de révéler que le salut se ne se trouve que dans l’amour de Dieu. C’est pour cela qu’il est venu sur la terre, c’est pour cela qu’il mourra sur la croix et que le Père le ressuscitera le troisième jour. Jésus est venu pour nous dire qu’il nous veut tous au paradis et que l’enfer, dont on parle peu à notre époque, existe et est éternel, pour tous ceux qui ferment leur coeur à son amour. De même dans cet épisode, nous comprenons que notre véritable ennemi est notre attachement au péché, qui peut nous conduire à l’échec de notre existence. Jésus congédie la femme adultère avec cette consigne : “Va et désormais ne pêche plus”. Il lui accorde son pardon afin que “désormais” elle ne pêche plus. Dans un épisode analogue, celui de la pécheresse repentie que nous trouvons dans l’Evangile de Luc, Il accueille et renvoie en paix une femme qui s’est repentie. Ici, au contraire, l’adultère reçoit le pardon dans un monde inconditionnel. Dans les deux cas – pour la pécheresse repentie et pour la femme adultère – le message est unique. Dans un cas, on souligne qu’il n’y a pas de pardon sans repentance; dans l’autre on met en évidence que seul le pardon divin et son amour reçu avec un coeur ouvert et sincère nous donne la force de résister au mal et de “ne plus pécher”. L’attitude de Jésus devient de cette façon un modèle à suivre pour toute communauté, appelée à faire de l’amour et du pardon le coeur vibrant de sa vie ».