ROME, Mercredi 16 janvier 2008 (ZENIT.org) – Les Etats-Unis devaient-ils bombarder le camp de concentration d’Auschwitz ? Un débat que le président Georges Bush a ouvert lors de sa récente visite à Jérusalem, et sur lequel l’Osservatore Romano, le quotidien du Saint-Siège, revient dans un article en première page.
L’auteur de l’article, l’historienne italienne Anna Foa, explique que 63 ans après le 27 janvier 1945, jour de la libération d’Auschwitz par les troupes soviétiques, Georges Bush, a admis publiquement ce que bon nombre d’historiens ont continué à répéter durant des années : que les Américains, en 1944, auraient dû bombarder Auschwitz.
Le quotidien du Vatican rapporte qu’en réalité ce n’est pas en raison de la prétendue inutilité de ces bombardements, que le président Roosevelt et les hauts responsables militaires américains et britanniques n’ont pas bombardé Auschwitz, mais pour une raison plus générale : parce que sauver les juifs n’entrait pas dans les priorités de la guerre.
« Ce qui est sûr, c’est qu’un bombardement à Auschwitz, loin d’être un fait marginal, et dont la raison publique pouvait être celle de stopper l’extermination des juifs, aurait eu une valeur morale et politique très forte », considère Anna Foa.
« Cela aurait brisé le silence qui régnait sur tout ce qui se passait à l’intérieur des camps et donné à la guerre une motivation éthique incomparable, obligeant toute l’Europe à une prise conscience. Cela n’aurait pas seulement sauvé plus d’un demi million de vies, cela aurait changé le cours de l’histoire ».