ROME, Lundi 3 mars 2008 (ZENIT.org) – Les Etats-Unis ont pour vocation d’exercer un « leadership » international pour la solidarité mondiale, déclare Benoît XVI, et ceci par une réduction des dépenses militaires en faveur d’un soutien accru des nations pauvres. Le pape a également évoqué le terrorisme et la crise au Moyen Orient, en souhaitant l’aboutissement des négociations de paix fondées sur la médiation des organismes internationaux et non sur la course aux armements nucléaires.
Le pape Benoît XVI a reçu, vendredi dernier, Mme Mary Ann Glendon, nouvel ambassadeur des Etats-Unis près le Saint-Siège.
On se souvient que Mme Glendon, 69 ans, mariée, mère de trois enfants, a été à la tête de la délégation du Vatican, à la conférence de l’ONU sur la Femme, à Pékin, en 1995, et elle était jusqu’ici présidente de l’Académie des Sciences sociales.
Le pape a dit apprécier les « efforts notables des Etats-Unis pour découvrir des moyens innovants pour atténuer les lourds problèmes qui affligent tant de peuples et de nations du monde ».
« La construction d’un avenir plus sûr pour la famille humaine veut dire en premier lieu et surtout travailler pour le développement intégral des peuples en particulier par la fourniture adéquate d’une assistance sanitaire, l’élimination de la pandémie du sida, de plus amples possibilités de formation pour les jeunes, la promotion des femmes et le contrôle de la corruption et de la militarisation, qui enlève de précieuses ressources à de nombreux frères et soeurs des pays les plus pauvres », a fait observer le pape.
« Hélas, a déploré le pape, le progrès de la famille humaine est menacé non seulement par la plaie du terrorisme international, mais aussi par des menaces contre la paix du fait de l’accélération de la course aux armements et des continuelles tensions au Moyen Orient ».
« Je saisis cette occasion, a continué le pape, pour exprimer l’espérance que des négociations patientes et transparentes conduisent à la réduction et à l’élimination des armes nucléaires et que la récente conférence d’Annapolis soit le premier d’une série de pas vers une paix durable dans la région ».
Toujours, au niveau mondial, le pape a invité les Etats-Unis à « faire confiance » aux organismes internationaux comme l’ONU et de « s’engager » dans leur travail.
Benoît XVI a également mentionné les droits de l’homme. « La Déclaration universelle des Droits humains, dont nous célébrons cette année le 60e anniversaire, a été, soulignait encore le pape, le produit d’une reconnaissance au niveau mondial du fait qu’un ordre mondial juste ne peut qu’être fondé sur la reconnaissance et sur la défense de la dignité et des droits inviolables de tout homme et de toute femme ».
Le pape évoquait le fondement de ces droits en disant : « J’espère que votre pays, fondé sur la vérité évidente que le Créateur a doté tout être humain de certains droits inaliénables, continuera à trouver dans les principes de la loi morale commune, inscrits dans ses documents constitutifs, un guide sûr pour exercer son ‘leadership’ au sein de la communauté internationale ».
Benoît XVI se félicitait de l’engagement des Etats-Unis dans le dialogue interreligieux en disant : « Je ne peux pas ne pas noter avec gratitude l’importance que les Etats Unis ont attribué au dialogue interreligieux et interculturel, entendus comme une force positive pour la paix. Le Saint-Siège est convaincu du grand potentiel spirituel que représente ce dialogue, en particulier pour ce qui concerne la promotion de la non-violence et le refus des idéologies qui manipulent et défigurent la religion pour des desseins politiques et pour justifier la violence au nom de Dieu ».
Quant aux thèmes éthiques, le pape a salué « l’appréciation historique du peuple américain pour le rôle de la religion dans la formation des débats publics », et pour la « dimension morale » reconnue aux « questions sociales ».
Pourtant, le pape mentionnait le fait qu’une « conception étroite de la vie politique et du débat public » critique une telle orientation.
Le pape mentionnait une application de cette dimension éthique de la vie publique dans les efforts pour « garantir la protection juridique du don divin de la vie, de la conception à la mort naturelle, et pour la sauvegarde de l’institution du mariage, reconnu comme une union stable entre un homme et une femme, ainsi que de la famille ».
Anita S. Bourdin