ROME, Jeudi 6 mars 2008 (ZENIT.org) – Le cardial secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone a rencontré, à Erevan, en Arménie, le catholicos de tous les Arméniens, Karékine II et les plus grandes autorités civiles : il a passé trois jours dans le pays. Il est reparti pour Bakou, en Azerbaïdjan.
Avant de quitter l’Arménie, le cardinal Bertone a rencontré, ce matin, le président sortant, M. Robert Kocharian, aux prises avec une grave crise politique : l’état d’urgence a été décrété à la suite de l’élection comme président de l’actuel Premier ministre, M. Serge Sarkissian, violemment constesté par la rue.
Le cardinal Bertone et le patriarche Karékine II ont ainsi prié, « en ces jours difficiles pour l’Arménie », « afin que la paix et la réconciliation soient rétablies », et pour que « les hommes d’Etat et les hommes politiques comprennent que la politique est aussi un appel spirituel qui requiert honnêteté, respect mutuel, amour, tolérance, et défense des droits du pauvre et du faible », indique un communiqué conjoint.
Avant de quitter le pays, le cardinal Bertone s’est rendu auprès des enfants dont s’occupent les sœurs de Mère Teresa de Calcutta et au Monument à la mémoire des victimes arméniennes, où Jean-Paul II s’était rendu, et au Musée voisin.
A plusieurs reprises, le cardinal Bertone, porteur d’un message de paix de Benoît XVI, a évoqué les souffrances du peuple arménien, et en particulier des chrétiens, sous le régime communiste, et les conflits internes actuels qui déchirent le pays, et menacent la vie démocratique.
Au cours de la réception donnée par le Nonce apostolique, le cardinal secrétaire d’Etat a souhaité des « solutions positives avec l’aide désintéressée de la diplomatie internationale », qui ne vise pas seulement à des « intérêts restreints ou partiaux », mais à « créer une paix sûre et partagée ».
Il recommandait de toujours respecter « les droits sacro-saints des plus faibles et de ceux qui vivent dans des situations précaires », qui souvent sont les conséquences de conflits.
Le cardinal Bertone exprimait le voeu que « l’Arménie puisse trouver de façon efficace et authentique la place juste qui lui revient dans le concert des nations », et ceci de façon à ce que « tous les citoyens puissent jouir de conditions de vie respectables et dignes ».
Aux catholiques, le cardinal Bertone a porté le message de la proximité du pape Benoît XVI qui a leurs besoins « bien présents » à l’esprit.
Ce jeudi, à Bakou, le cardinal secrétaire d’Etat a rencontré le premier ministre, M. Artur Rasi-zahed , et vendredi matin, il rencontrera le président de la république, M. Ilham Aliyev.
Vendredi aussi, toujours à Bakou, le cardinal Bertone inaugurera une église dédiée à l’Immaculée Conception, en présence du président de la République et du chef des musulmans du Caucase, de l’évêque orthodoxe russe, du chef des juifs de la Montagne et du corps diplomatique.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan sont de fait en guerre depuis 1988, la pomme de discorde étant la région du Nagorny-Karabakh, une enclave peuplée d’Arméniens en territoire azéri.
Anita S. Bourdin