ROME, Lundi 2 juin 2008 (ZENIT.org) – La visibilité de la religion dans l’espace public européen était au centre de la deuxième rencontre de la série de séminaires de dialogue consacrés à « l’islam, le christianisme et l’Europe », organisés par la Commission des épiscopats de la communauté européenne (COMECE), la conférence des Eglises européennes (KEK) et la Fondation Adenauer.
La rencontre a eu lieu le 29 mai au parlement européen sur le thème « La visibilité de la religion dans l’espace public européen : la question des lieux de culte et le port de symboles religieux ».
Une centaine de participants, élus et fonctionnaires des institutions européennes ou membres d’organisations et communautés religieuses, ont assisté au séminaire et participé au débat.
Avec la présence accrue de citoyens et résidents de confession musulmane dans nombre de pays européens, souligne un communiqué de la COMECE, « la question du port de symboles religieux a donné lieu à un débat de société dans plusieurs pays ».
Plus récemment, l’édification de lieux de culte musulmans est devenue une affaire publique et a suscité des résistances dans de nombreuses villes à travers l’Europe.
« Bien que les pays européens soient dotés de régimes juridiques garantissant la liberté religieuse, dont la liberté de culte, ceci pose la question de la visibilité de la religion dans l’espace public européen », reconnaît la COMECE.
Le député européen László Surján de Hongrie (Hongrie) a mis en garde contre un retour « dans les catacombes » des chrétiens et des autres croyants du vieux continent, à l’instar de ce qu’ont vécu les chrétiens d’Europe de l’Est durant les 40 années de dictature communiste.
Chantal Saint-Blancat, professeur de sociologie à l’Université de Padoue, a relevé pour sa part que l’édification de nouveaux lieux de culte est un problème pour l’espace urbain, qui nous est désormais familier, et que cela suscite des débats, voire des tensions, entre musulmans d’un côté, riverains et autorités locales de l’autre.
Elle estime cependant, poursuit le communiqué de la COMECE, que de ces tensions peuvent émerger des opportunités : « la reconnaissance mutuelle des communautés, l’occasion pour les musulmans de comprendre le contexte sécularisé européen, enfin la possibilité de transformer l’espace urbain en ‘arène d’expérimentation du pluralisme’ pour nos sociétés multiculturelles ».
La révérende Berit Schelde Christensen, de l’Eglise évangélique luthérienne au Danemark, a rappelé que les religions contribuent à la cohésion de la société et que la construction de lieux de culte était importante pour accueillir la quête de sens des citoyens.
« Il faut reconnaître la quête spirituelle de chaque être humain », a-t-elle affirmé, regrettant que le langage religieux ne soit plus compris par nos contemporains en raison d’une forte sécularisation de la société.
Elle a appelé en même temps les croyants citoyens d’Europe à réfléchir à la manière d’utiliser le principe de transcendance pour participer positivement au bien commun.