ROME, Lundi 9 juin 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI invite à relancer l’étude de la philosophie dans les universités et les écoles pour répondre à la crise de la modernité.
Le pape a reçu le samedi 7 juin les participants au Symposium européen des enseignants universitaires qui avait pour thème « Elargir les horizons de la rationalité. Perspectives pour la philosophie ».
Le symposium était organisé en collaboration avec le bureau pour la pastorale universitaire du vicariat de Rome. Il s’est déroulé du 5 au 8 juin à l’Université pontificale du Latran, avec 63 intervenants et 400 participants de près de 30 pays européens.
Les enseignants universitaires ont réfléchi au rapport de la philosophie avec d’autres dimensions de la connaissance et de l’expérience humaine comme les sciences, les religions, l’anthropologie et la société.
Dans son discours, le pape a souligné en particulier l’urgence d’un dialogue fécond entre foi et raison, pour redécouvrir « la fécondité historique de l’Evangile et ses potentialités extraordinaires » et affronter ainsi de manière adéquate les défis de la modernité.
« La modernité n’est pas un simple phénomène culturel, daté historiquement, a-t-il expliqué ; celle-ci implique en réalité une nouvelle perspective d’avenir, une compréhension plus exacte de la nature humaine ».
Pour cela, a-t-il expliqué, « si elle est bien comprise », la modernité « révèle une question anthropologique » aux multiples facettes.
Dans ce contexte, le pape a souligné « un signe évident du désir sincère de faire sortir la réflexion philosophique de l’autosuffisance », dans « le crédit » que certains auteurs accordent aux religions et, en particulier au christianisme.
« La foi chrétienne, a-t-il dit, a fait un choix clair : contre les dieux de la religion pour le Dieu des philosophes, c’est-à-dire contre le mythe de la seule tradition pour la vérité de l’être ».
Le pape a expliqué que ce n’est qu’à partir de cette prémisse que l’on « peut répondre aux nouvelles attentes de la réflexion philosophique ».
Benoît XVI a souligné que « la foi chrétienne ne peut pas être renfermée dans le monde abstrait des théories, mais doit s’inscrire dans une expérience historique concrète qui atteint l’homme dans la vérité la plus profonde de son existence ».
Et pour cette raison, il estime qu’il est « urgent de nouer un dialogue fécond avec la philosophie ».
La foi chrétienne est appelée à répondre au désir de plénitude de l’humanité, a poursuivi le pape. Un désir qui « ne peut pas être déçu » et qui « attend des réponses adéquates ».
« Le nouveau dialogue entre foi et raison, requis aujourd’hui, ne peut pas avoir lieu dans les termes et de la manière dont il a eu lieu par le passé. S’il ne veut pas se réduire à un exercice intellectuel stérile, il doit partir de la situation concrète de l’homme, et il doit développer à partir de cette situation une réflexion qui en recueille la vérité ontologique et métaphysique », a-t-il expliqué.
Le pape a invité les enseignants universitaires à promouvoir « des centres universitaires de haut niveau, dans lesquels la philosophie puisse dialoguer avec les autres disciplines, en particulier avec la théologie », les encourageant à « poursuivre avec confiance la recherche philosophique en investissant leurs énergies intellectuelles et en impliquant les nouvelles générations dans cette tâche ».
Mirko Testa