ROME, Jeudi 25 septembre 2008 (ZENIT.org) – A Hanoi, dans la même journée, à Thai Ha et dans l’ancienne Délégation apostolique, les autorités mènent des opérations de provocation, rapporte « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de paris (EDA).
Le conflit entre les autorités et la communauté catholique de Hanoi vient de prendre un tour d’une exceptionnelle gravité, ce jeudi, 25 septembre. Dans la matinée, la police vietnamienne a fait subir à la paroisse de Thai Ha le sort qui a été celui de la propriété de l’ancienne Délégation apostolique, le 19 septembre. Les bulldozers ont entrepris de transformer les lieux en jardin public planté d’arbres. Plus grave, dans l’après-midi, des centaines de policiers, accompagnés d’une foule de milliers de membres de diverses associations, ont arraché la croix et la statue de la Pietà encore en place dans la cour de la Délégation et les ont transportés vers une destination inconnue.
Cette dernière nouvelle vient d’être diffusée par l’agence VietCatholic News. Aux alentours de 16 heures, heure locale, des centaines d’agents de la Sûreté et des milliers de membres d’associations communistes (Jeunesses communistes, anciens combattants, Union des Femmes révolutionnaires) ont pénétré dans le domaine de l’ancienne Délégation apostolique. A l’aide de leviers et autres instruments, un groupe d’entre eux a déraciné la croix et descellé la statue de la Vierge, qu’ils ont ensuite placés dans de grandes caisses, lesquelles ont été transportées dans des camions. La police a soigneusement protégé l’opération tandis que la foule des membres des associations massée devant la cour injuriait les fidèles en train de prier à cet endroit. Les anciens combattants se sont particulièrement distingués dans cet exercice par leur arrogance et leur agressivité, obligeant l’archevêché à fermer à clef la porte d’entrée. Cependant, la foule des fidèles, des prêtres et des religieuses a gardé son calme et continué à chanter la prière pour la paix de saint François d’Assise. Les anciens combattants se sont retirés au bout d’une demi-heure. Un groupe de personnes, assez important, a continué pendant quelque temps les provocations. Vers 16 h 30, le camion transportant la statue de la Pietà est parti pour une destination inconnue.
Le matin de cette même journée, le scénario du coup de force du 19 septembre sur la propriété de l’ancienne délégation apostolique a été réitéré à Thai Ha dans le sanctuaire marial établi, depuis le 15 août dernier, sur un terrain spolié par l’Etat et réclamé par la communauté catholique de Thai Ha. La veille, dans la matinée, une réunion avait été organisée pour annoncer la mise en œuvre de travaux destinés à opérer la transformation du terrain. Ce matin, vers 4 heures, pelleteuses et bulldozers étaient à l’œuvre sur les lieux, appelés par les fidèles, depuis les événements, « terre sacrée de Notre-Dame de Thai Ha ». Tous les chemins qui y conduisent ont été investis par la police en uniforme et en civil, qui interdit toute circulation. Les journalistes n’appartenant pas à la presse d’Etat sont neutralisés par la police, rendant l’observation des faits extrêmement difficile. Selon des confidences faites par des ouvriers employés aux travaux, ceux-ci seraient très ralentis par la forte pluie qui tombe actuellement.
Lors de la réunion de la veille annonçant les travaux, un religieux, représentant de la communauté catholique de la paroisse, s’est vainement opposé à la décision. La télévision, lorsqu’elle a relaté le déroulement de cette réunion, a soigneusement omis l’intervention du religieux et a conclu que tous les participants étaient d’accord. Avant la réunion, la police avait interdit l’accès à un religieux muni d’une caméra. Un de ses confrères a cependant pu enregistrer les débats.
Depuis l’opération de provocation conduite contre la paroisse de Thai Ha, menée par les Jeunesses communistes associées à des voyous, dans la soirée du 21 mai et dans la nuit qui a suivi, les autorités avaient continué leur harcèlement contre les religieux et les fidèles réclamant la restitution du terrain donné par l’Etat à une entreprise appelée Chiên Thang. Le 22 septembre, le Comité populaire de la ville de Hanoi avait publié une décision reprenant le terrain cédé à l’entreprise, laissant entendre qu’il serait transformé en jardin public.