ROME, Mardi 30 septembre 2008 (ZENIT.org) - Face à la crise financière aux Etats-Unis, les évêques du pays proposent une série de mesures pour mettre fin à cette situation difficile.

Dans une lettre envoyée vendredi 26 septembre aux responsables gouvernementaux, Mgr William Murphy de Rockville Centre, New York, président du comité pour la justice intérieure et le développement humain de la conférence épiscopale, a exhorté à prendre en considération cinq principes clés pour faire face à la crise économique.

Après avoir assuré de la prière des prélats pour la situation actuelle, qu'il a définie « très alarmante et extrêmement compliquée », il a affirmé que les évêques n'étaient pas en mesure d'apporter une « expertise technique » mais que « notre foi et nos principes moraux peuvent aider à guider la recherche de réponses justes au désordre économique qui menace notre peuple ».

La première clé que Mgr Murphy propose est de prendre en considération les « dimensions humaines et morales » de la crise.

« Les accords, les structures et les solutions économiques devraient avoir comme objectif fondamental la protection de la vie et de la dignité humaine », observe-t-il. La recherche scandaleuse d'un profit économique excessif » qui va même jusqu'à provoquer une aggravation de la situation des plus vulnérables, est l'exemple « d'une éthique économique qui place le gain au-dessus de toutes les autres valeurs », dit-t-il.

« De telles actions ignorent l'impact des décisions économiques sur la vie des gens, tout comme la dimension éthique des choix que nous faisons et la responsabilité morale que nous avons et leur effet sur les personnes », écrit Mgr Murphy.

En second lieu, le prélat New-yorkais demande la « responsabilité et la fiabilité ».

« Naturellement, constate-t-il, des mesures efficaces qui affrontent et modifient les attitudes, les pratiques et les erreurs d'évaluations qui ont conduit à la crise sont nécessaires. (...) Ceux qui ont contribué directement à cette crise ou qui en ont tiré profit, ne devraient pas être récompensés ou fuir leurs responsabilités pour le mal qu'ils ont commis ».

De toute manière, rappelle-t-il en exposant le troisième point clé, qui est « répondre aux besoins », le marché aura toujours « des avantages et des limites ».

« Il existe des besoins humains qui ne trouvent pas de place sur le marché », reconnaît-il. « C'est un devoir de justice et de vérité de ne pas permettre que les besoins humains fondamentaux demeurent insatisfaits ».

A ce propos, il a demandé un « renouvellement des instruments de contrôle et de correction au sein même des institutions économiques et financières, tout comme la nécessité d'une réglementation et d'une protection publique là ou cela est vraiment nécessaire ».


« Solidarité et bien commun » est le quatrième principe proposé par le prélat.

« Le principe de la solidarité rappelle que nous nous trouvons ensemble dans cette situation et il nous met en garde contre la préoccupation pour les intérêts particuliers qui ne peut que faire empirer les choses », explique-t-il. « Le principe de la solidarité nous engage à poursuivre le bien commun, et non la recherche du gain personnel ou de l'avantage économique ».

Mgr Murphy rappelle enfin le principe de la subsidiarité.

« La subsidiarité donne aux acteurs et aux institutions privées, la responsabilité d'assumer leurs obligations » déclare-t-il. « S'ils ne les assument pas, les grandes institutions, l'Etat compris, devront intervenir là ou les institutions privées ont échoué ».

L'évêque conclu en rappelant les paroles de l'encyclique Centesimus annus, qui dit que la société catholique appelle à une société basée sur le travail et sur la participation qui n'est pas directement opposée au marché, mais demande que celui-ci soit contrôlé par les institutions de la société et de l'Etat pour garantir que les besoins fondamentaux de toute la société soient satisfaits.

Cette pensée de Jean-Paul II observe-t-il, « devrait être adoptée comme principe de base par tous ceux qui ont cette responsabilité à l'égard du pays, du monde et du bien commun de tous ».