ROME, Jeudi 2 avril 2009 (ZENIT.org) – La Commission du Saint-Siège « pour l’Eglise catholique en Chine » a consacré ses travaux à la formation initiale et permanente des prêtres et des personnes consacrées.
Cette commission, instituée par Benoît XVI en 2007, s’est en effet réunie pour la seconde fois du 30 mars au 1er avril 2009 pour se pencher sur « la vie de l’Eglise catholique en Chine », et examiner « certains aspects de la vie de l’Eglise en Chine » dont des « questions religieuses actuelles et importantes ».
Le communiqué insiste à la fois sur la communio ecclésiale et sur l’engagement pour le bien de la société chinoise. « En union avec les évêques de l’Eglise en Chine, principaux responsables des commmunautés ecclésiales, on cherchera, indique le Saint-Siège, à promouvoir une formation humaine, intellectuelle, spirituelle et pastorale du clergé et des personnes consacrées qui ont l’importante tâche d’agir en tant que fidèles disciples du Christ et en tant que membres de l’Eglise et de contribuer au bien de leur pays comme des citoyens exemplaires ».
Eglise d’Asie rappelle des statistiques de 2006, imprécises du fait du manque de liberté religieuse. Pour la partie « officielle » de l’Eglise, on compte un grand séminaire national (à Pékin), cinq grands séminaires régionaux, cinq grands séminaires provinciaux, dix grands séminaires diocésains, qui rassemblent, à eux tous, environ 650 étudiants. Pour la partie « clandestine » de l’Eglise, une dizaine de grands séminaires accueillent environ 350 étudiants. Dans les communautés « officielles », le nombre des prêtres est de 170 prêtres âgés et 1 700 prêtres plus jeunes, et, dans les communautés « clandestines », ces chiffres sont de 100 prêtres âgés et 1 000 prêtres plus jeunes. Pour les religieuses, les communautés « officielles » comptent 3 430 sœurs et 320 novices dans une quarantaine de noviciats ; les communautés « clandestines » comptent 1 220 sœurs, 230 novices et une douzaine de noviciats (estimation 2006 du Holy Spirit Study Center du diocèse de Hongkong).
Le communiqué cite les paroles de Benoît XVI – dans sa lettre de 2007 – qui ont servi de point d’appui à la réflexion sur l’annonce de l’Evangile : « L’Église, toujours et partout missionnaire, est appelée à proclamer l’Évangile et à en témoigner. L’Église en Chine doit aussi ressentir en son cœur l’ardeur missionnaire de son Fondateur et Maître. (…) Il vous revient maintenant à vous, disciples chinois du Seigneur, d’être de courageux apôtres de ce Royaume. Je suis sûr que votre réponse sera grande et généreuse » (n. 17).
La réunion s’est conclue par une rencontre avec Benoît XVI, qui, en tant que Successeur de Pierre, principe perpétuel et visible et fondement de l’unité de l’épiscopat », précise le communiqué, « a souligné l’importance d’aider les catholiques en Chine à faire connaître aux autres la beauté et le caractère raisonnable de la foi chrétienne et à la présenter comme la proposition qui offre les réponses les meilleures du point de vue intellectuel et existentiel ».
En outre, le pape « a remercié les personnes présentes pour leur engagement dans le domaine de la formation et il les a encouragées à continuer leur service pour le bien de l’Eglise en Chine ».
Eglises d’Asie commente ainsi ce souci de l’évangélisation et de la formation. « En d’autres termes, écrit EDA, la mission d’évangélisation est une question centrale pour l’Eglise en Chine, dans un pays où les catholiques ne représentent qu’un ou deux pour cent de la population, alors que le réveil des religions est manifeste. Pour ce qui concerne la religion chrétienne, ce réveil semble plus « profiter » aux communautés protestantes, en pleine expansion, qu’à l’Eglise catholique. Dans cette perspective, la formation des séminaristes et des prêtres est effectivement une question primordiale. La division de l’Eglise en communautés « officielles » et « clandestines » nuit à la qualité de la formation, dans la mesure où elle entraîne une dispersion des énergies et des moyens. De plus, les rapides évolutions de la société font que les vocations, qui sont aujourd’hui nombreuses, pourraient rapidement venir à se tarir si les bases intellectuelles et spirituelles de la formation des ecclésiastiques n’étaient pas renforcée ».
Ces trois journées de travail présidées par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone ont réuni une trentaine de personnes, à la fois des responsables des dicastères de la curie romaine, des représentants de l’épiscopat chinois, et des membres de congrégations religieuses, chinois ou en lien avec la Chine.
La première réunion de cette commission avait eu lieu du 10 au 12 mars 2008, pour examiner les « réactions » et « l’accueil » de la lettre de Benoît XVI aux catholiques de Chine, en date du 27 mai 2007.