Ars : « Là où l’eucharistie est célébrée, les anges sont réellement présents »

Homélie du card. Tumi pour la retraite sacerdotale

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ROME, Vendredi 2 octobre 2009 (ZENIT.org) – « Là où l’eucharistie est célébrée, le ciel est réellement présent, les anges sont réellement présents », a expliqué le cardinal Christian Tumi, archevêque de Douala, au Cameroun, dans son homélie ce matin à Ars, en l’église souterraine Notre Dame de la Miséricorde, dans le cadre de la retraite sacerdotale internationale, pour l’année sacerdotale.

Nos anges gardiens

« Nous faisons mémoire de nos anges gardiens dans le symbole de Nicée Constantinople. Nous professons : Je crois en un seul Dieu, le Père Tout puissant, Créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible. Nous croyons donc à l’existence d’un monde visible et d’un monde qui ne se voit point », a rappelé l’archevêque.

Le cardinal Tumi a ajouté : « Le monde visible et le monde invisible dans lequel nous sommes immergés sont mystérieusement associés à la célébration de cette eucharistie. Là où l’eucharistie est célébrée, le ciel est présent, et là où le ciel est présent, les anges sont là parce que le Christ est là ».

« C’est l’occasion aujourd’hui, a poursuivi le cardinal, avec les anges et les archanges, en particulier avec nos anges gardiens – dont nous faisons mémoire aujourd’hui – de chanter l’hymne de la gloire du Seigneur et de proclamer dans fin cet hymne que les anges chantent jour et nuit : ‘Saint, saint, saint, le Seigneur Dieu de l’univers’ ».

J’enverrai un ange devant toi

« Les anges font partie de ce monde invisible de créatures spirituelles qui glorifient et servent ses desseins salvifiques avec les autres créatures ; les anges ont, en tant que créatures purement spirituelles, intelligence et volonté, et sont des créatures personnelles et immortelles », a-t-il expliqué car « le Christ est leur Seigneur, ce sont ses anges à lui, ses messagers, et ils servent particulièrement le Christ dans sa mission salvifique pour les hommes ».

Le cardinal Tumi a rappelé que l’existence des anges est attestée par les textes de l’Ecriture entendus pendant cette messe et de nombreux autres de l’Ecriture et de la Tradition de l’Eglise ».

Il a rappelé la lecture du livre de l’Exode (22, 20-23) qui dit entre autres : « J’enverrai un ange devant toi pour te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé, respecte sa présence, écoute sa voix, si tu obéis, tout ce que je dirai, je serai ennemi de vos ennemis ».

Le psaume 90 – qui a été lu en hébreu au cours de la messe – et, a rappelé l’archevêque de Douala, que nous lisons au moment des complies, nous assure que « Dieu donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins ». Il lance cet avertissement de Jésus : « Gardez vous de mépriser un seul de ces petits, leurs anges voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18, 10) ».

Une vérité de foi 

« L’existence des anges, a rappelé le cardinal Tumi, est une vérité de foi ! Le catéchisme de l’Eglise catholique en parle en disant qu’ils font partie intégrante de notre vie chrétienne, ils nous apprennent à entrer dans le mystère de Jésus, à vivre sur terre de façon à ce que le Royaume des cieux vienne. L’Eglise vénère les anges qui l’aident dans son pèlerinage terrestre, et qui protègent tout être humain. Chacun de nous a, à ses côtés, un ange comme protecteur et pasteur pour les conduire à la vie et bien sûr à la vie éternelle ».

Saint Jean-Baptiste-Marie Vianney disait : « Si je rencontre un prêtre et un ange, je saluerai d’abord le prêtre et ensuite l’ange, parce que s’il n’y avait pas de prêtre, la passion et la mort de Jésus seraient vaines (..). Un ange ne peut absoudre le péché, mais même un prêtre pécheur le peu (…). La Sainte Vierge ne peut faire descendre son divin fils dans l’hostie (…). Qu’un prêtre est quelque chose de grand ! Il est un médiateur entre le Seigneur et le pauvre pécheur, entre nous et son Père éternel ».

Lors de cette homélie, le cardinal Tumi a aussi évoqué la question du carriérisme chez les prêtres et de l’humilité sacerdotale : « On est tenté comme les disciples de se poser la question : qui est plus grand dans le Royaume de Dieu ? On sait l’origine de cette question des disciples, c’est une question, si je puis dire, c’était une question stupide. Chacun veut être sûr qu’un tel sera à gauche un tel autre à droite. Alors que Jésus marche vers la Croix, ils parlent de leur grandeur. C’est une attitude qui n’est souvent pas étrangère aux prêtres que nous sommes (…). Nos confrères ne sont pas vus toujours comme des collaborateurs dans la vigne du Seigneur, mais comme de dangereux concurrents (…). Il ne faut pas tomber dans cette tentation ».

L’homme servi par Dieu 

« Dans l’Evangile, a poursuivi l’archevêque, l’enfant est le modèle que nous devons avoir : si vous ne changez pas pour devenir comme de petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des cieux (…). Etre enfant, cela signifie de l’humilité, mais pas la passivité ou la mollesse. Dans la vigne du Seigneur le plus grand est celui qui sert, qui sert le Seigneur, qui imite le Seigneur comme serviteur. Car il est venu pour servir, non pour être servi, le Seigneur notre Dieu, Jésus Christ le Sauveur. L’homme servi par Dieu ».

« Devenir enfant, a repris le cardinal Tumi, c’est savoir que Dieu est notre Père, le servir de tout son cœur dans la paix et la joie, être humble et se faire petit, entrer dans l’enfance spirituelle, la petite voie de Thérèse de l’Enfant Jésus. Avec quelle admirable précision, elle nous dit ce que c’est que devenir enfants, humbles et petits ! C’est reconnaître son néant : sans Dieu je ne suis rien, attendre tout du Bon Dieu, avoir confiance ».

« Lorsqu’un évêque est malade d’inquiétude », il doit se rappeler que « c’est Jésus que les fidèles doivent suivre, pas lui : Jésus a dit suivez MOI, si ça ne marche pas, c’est son problème, je fais ce que je peux pour lui et lui peut tout ».

La petite voie d’enfance

Un autre voie de petitesse c’est de « ne pas s’attribuer à soi-même les vertus que l’on pratique et ne pas se décourager de nos fautes ». Lors d’une visite pastorale, une petite fille de 9 ans m’a demandé : « Pourquoi Jésus a-t-il choisi Pierre et pas Jean ? » J’ai réfléchi, pour lui répondre que Pierre a fait l’expérience de la conversion, il a pleuré ses péchés, et une deuxième raison est que Pierre a reconnu qui était Jésus : ‘Tu es le Christ, le Messie, le Fils de Dieu’ ».

« Nous avons tous des camarades de classe plus saints que vous et moi », a fait observer le cardinal Tumi. « Et nous sommes tentés par la présomption des moyens humains et la fallacieuse velléité de s’en sortir sans moyens surnaturels », a-t-il aussi fait observer avant d’exhorter les prêtres à s’aimer les uns les autres : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés, a dit Jésus : c’est une condition pour avoir la vie éternelle.  Celui qui est petit comme un enfant est le plus grand dans le Royaume des Cieux. Mais aussi de façon explicite, l’Evangile dit l’exclusion du Royaume pour ceux qui ne seront pas devenus semblables à des enfants ».

Le cardinal Tumi a rappelé que lors de l’arrivée des troupes de Napoléon en Italie, le Secrétaire Etat était bloqué à Rome, et qu’il y avait cette menace : si l’Eglise ne fait pas attention, en deux semaines l’empereur pouvait anéantir Eglise. Le Secrétaire d’Etat a répondu que, de l’intérieur, les chrétiens ont tout fait pour que l’Eglise disparaisse, et que ce n’était donc pas quelqu’un d’extérieur qui pouvait la détruire. Si c’était une institution humaine, elle serait disparue à cause des péchés de tous de l’intérieur, mais elle est de fondation divine, chers fidèles du Christ ».

Nou
s aider à faire la volonté du Père

« Dans le Notre Père nous allons dire, a poursuivi l’archevêque de Douala, ‘que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel’. Rappelons-nous que sur la terre, il s’agit de nous, l’homme, c’est l’homme qui fait que toute la terre soit confiée au Seigneur, qui décide de louer Dieu au nom de toute la terre. Au ciel, les anges font cette volonté de Dieu et se tiennent pour l’adorer, ils nous apprennent l’adoration, ils sont envoyés pour transformer le monde, nous apprendre faire la volonté de Dieu dans le monde ».

« Les anges nous sont donnés pour aider les hommes à entrer dans le dessein de salut, les accompagner tout au long de leur vie, pour être leur gardien, leur modèle. Nous sommes appelés à plonger dans ce monde invisible : rendons grâce à Dieu de nous avoir donné les anges comme gardiens, accompagnateurs, conseillers, défenseurs, guides, nous permettre de célébrer cette retraite et cette eucharistie avec eux. Là où l’eucharistie est célébrée, le ciel est réellement présent, les anges sont réellement présents », a conclu le cardinal Tumi.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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