ROME, Jeudi 8 octobre 2009 (ZENIT.org) – « Les prêtres ont été molestés, d’autres pris en otage », dénonce Mgr François Xavier Maroy Rusengo, archevêque de Bukavu, en République démocratique du Congo (RDC) qui est intervenu au synode le 6 octobre. Il insiste sur l’importance de la réconciliation et de l’éducation des jeunes.
Il a évoqué les « dégâts causés par les guerres et les violences dans l’Est de notre pays, la RD Congo, et plus spécialement dans notre archidiocèse de Bukavu ».
« Nous estimons que la réconciliation ne pourrait plus se limiter uniquement à l ‘harmonisation des relations interpersonnelles. Elle doit inéluctablement prendre en considération les causes profondes de la crise des relations qui·se situent au niveau des intérêts et des ressources naturelles du pays à exploiter et à gérer dans la transparence et l’équité au profit de tous. Car les causes des violences dans l’Est de la RD Congo sont essentiellement les ressources naturelles », déclare Mgr Maroy Rusengo.
Il décrit ces violences : « Pendant que nous prenons la parole durant ces assises, les agents pastoraux dans notre archidiocèse sont inquiétés par les ennemis de la paix. Une des paroisses de notre archidiocèse a été incendiée le vendredi 2 octobre 2009, les prêtres ont été molestés, d’autres pris en otage par des hommes en uniforme qui ont exigé une importante rançon que nous avons été forcé de payer pour épargner la vie de nos prêtres qu’ils menaçaient de massacrer ».
« Par ces gestes, souligne l’archevêque de Bukavu, c’est l’Église, restée l’unique soutien pour un peuple terrorisé, humilié, exploité, dominé que l’on voudrait réduire au silence. Seigneur que ta volonté soit faite, que ton règne de paix arrive (cf. Mt 10,6) ».
Il mentionne aussi le travail que la commission « Justice et Paix » « pour que la réconciliation advienne par la reconstruction communautaire ».
« L’objectif, explique-t-il, est d’aider les gens à se réconcilier entre eux et avec leur histoire et à s’engager à bâtir ensemble un avenir nouveau.
Une attention toute particulière est consacrée aux jeunes. Pour eux, nous proposons des activités récréatives et culturelles susceptibles de favoriser la réconciliation à leur niveau, grâce à l’implication de tous et de chacun d’eux dans la reconstruction de leurs milieux de vie ».
Il préconise « une réponse aux traumatismes communautaires souvent oubliés afin de rendre les gens responsables et acteurs d’un changement positif », mais aussi « le renforcement de l’éducation à la base et l’ organisation des populations en vue d’une meilleure prise en charge communautaire », et enfin, « une mise en place des espaces et des cadres d’échange et de dialogue pour une participation effective de la population à la gestion des richesses qui doivent concourir désormais à la reconstruction, au développement, à la réconciliation et à une cohabitation pacifique ».