ROME, Lundi 23 novembre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous les paroles prononcées par Benoît XVI lors de la prière de l’Angélus récitée le 22 novembre de la fenêtre du palais apostolique, sur la place Saint-Pierre.
AVANT L’ANGELUS
Chers frères et sœurs !
En ce dernier dimanche de l’Année liturgique, nous célébrons la solennité de Jésus Christ Roi de l’Univers, une fête instituée de façon relativement récente, mais qui a des racines bibliques et théologique profondes. Le titre de «roi», appliqué à Jésus, est très important dans les Evangiles et il permet de donner une lecture complète de sa figure et de sa mission de salut. On peut remarquer à ce propos une progression: on part de l’expression «roi des Juifs» et on arrive à celle de roi universel, Seigneur de l’univers et de l’histoire, donc très au-delà des attentes du peuple juif lui-même. Au centre de ce parcours de révélation de la royauté de Jésus Christ, il y a encore une fois le mystère de sa mort et de sa résurrection. Lorsque Jésus est mis en croix, les prêtres, les scribes et les anciens le tournent en dérision en disant: «Il est le roi d’Israël; qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui» (Mt 27, 42). En réalité, c’est justement parce qu’il est le Fils de Dieu que Jésus s’est remis librement à sa passion, et la croix est le signe paradoxal de sa royauté qui consiste dans la volonté d’amour de Dieu le Père sur la désobéissance du péché. C’est justement en s’offrant lui-même en sacrifice d’expiation que Jésus devient le Roi universel, comme il le déclarera Lui-même en apparaissant aux apôtres après la résurrection: «Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre» (Mt 28, 18).
Mais en quoi consiste le «pouvoir» de Jésus Christ Roi? Ce n’est pas celui des rois et des grands de ce monde; c’est le pouvoir divin de donner la vie éternelle, de libérer du mal, de vaincre le pouvoir de la mort. C’est le pouvoir de l’Amour, qui sait tirer le bien du mal, attendrir un cœur endurci, apporter la paix dans le conflit le plus âpre, allumer l’espérance dans les ténèbres les plus épaisses. Ce règne de la Grâce ne s’impose jamais, et respecte toujours notre liberté. Le Christ est venu «rendre témoignage à la vérité» (Jn 18, 37) – comme il l’a dit devant Pilate -: qui accueille son témoignage se place sous son «étendard», selon l’image chère à saint Ignace de Loyola. Un choix – ce «oui» – est donc nécessaire pour chaque conscience: qui est-ce que je veux suivre? Dieu ou le malin? La vérité ou le mensonge? Choisir le Christ ne garantit pas le succès selon les critères du monde, mais assure cette paix et cette joie que lui seul peut donner. C’est ce que manifeste à chaque époque l’expérience de tant d’hommes et de femmes qui, au nom du Christ, au nom de la vérité et de la justice, ont su s’opposer aux flatteries des pouvoirs terrestres et de leurs différents masques, jusqu’à sceller cette fidélité par le martyre.
Chers frères et sœurs, lorsque l’Ange Gabriel a apporté l’annonce à Marie, il lui a annoncé que son Fils aurait hérité du trône de David, et qu’il aurait régné à jamais (cf. Lc 1, 32-33). Et la Sainte Vierge a cru avant même de l’offrir au monde. Elle a ensuite dû certainement se demander quel nouveau genre de royauté serait celle de Jésus, et elle l’a compris en écoutant ses paroles et surtout en participant intimement au mystère de sa mort sur la croix et de sa résurrection. Demandons à Marie de nous aider nous aussi à suivre Jésus, notre Roi, comme elle l’a fait elle-même, et à lui rendre témoignage par toute notre existence.
APRES L’ANGELUS
A l’issue de l’Angélus, Benoît XVI a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en italien :
Aujourd’hui, à Nazareth, se déroule la cérémonie de béatification de sœur Marie-Alphonsine Danil Ghattas, née à Jérusalem en 1843 dans une famille chrétienne, qui comptait dix-neuf enfants. Elle découvrit très vite sa vocation à la vie religieuse, pour laquelle elle se passionna, malgré les difficultés initiales dues à sa famille. C’est à elle que revient le mérite de fonder une Congrégation formée uniquement de femmes du lieu, ayant pour but l’enseignement religieux, pour vaincre l’analphabétisme et élever les conditions de la femme de l’époque dans la terre où Jésus lui-même en exalta la dignité. Le point central de la spiritualité de cette nouvelle bienheureuse est l’intense dévotion à la Vierge Marie, modèle lumineux de vie entièrement consacrée à Dieu: le saint Rosaire était sa prière incessante, son ancre de salut, sa source de grâce. La béatification de cette figure de femme si significative est d’un réconfort particulier pour la communauté catholique en Terre Sainte et une invitation à se confier toujours, avec une ferme espérance, à la Providence divine et à la protection maternelle de Marie.
Hier, mémoire de la Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie au Temple, était célébrée la Journée pro orantibus, en faveur des communautés religieuses de clôture. Je saisis volontiers l’occasion pour leur adresser mon salut cordial, en renouvelant à tous l’invitation à les soutenir dans leurs besoins. Je suis également heureux, en cette circonstance, de remercier publiquement les moniales qui se sont succédé dans le petit monastère au Vatican: clarisses, carmélites, bénédictines et, depuis peu, visitandines. Chères sœurs, votre prière est très précieuse pour mon ministère.
Puis en français :
Chers pèlerins de langue française soyez les bienvenus. En ce jour où nous célébrons le Christ Roi de l’univers, l’Evangile nous invite à contempler le Crucifié et à nous laisser humblement sauver par Lui. Ainsi nous aurons accès à son Royaume de lumière. C’est dans l’abaissement du Christ en croix que nous pouvons découvrir la toute puissance divine. Confions-nous à la Vierge Marie, notre Mère et notre Reine, afin qu’elle nous conduise jusqu’au Royaume de justice et de paix de son Fils Jésus! Bonne semaine à tous!
© Copyright du texte original plurilingue : Librairie Editrice du Vatican
Traduction : Zenit