ROME, Lundi 28 juin 2010 (ZENIT.org) – Pour faire face aux fléaux de la prostitution et de la drogue, il faut non seulement lutter contre l’offre mais aussi pénaliser la demande, estime le Saint-Siège.
Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies à New York, est intervenu le 21 juin dernier à la 64ème session de l’Assemblée générale des Nations unies à une rencontre de haut niveau sur la criminalité transnationale organisée.
Il a relevé deux domaines de criminalité organisée : la prostitution et le trafic de drogue.
Mgr Migliore a expliqué que pour faire face à la criminalité transnationale organisée il faut d’une part reconnaître sa dimension « internationale » et donc faire en sorte que la réponse soit internationale, mais aussi mettre en oeuvre des efforts « nationaux » pour déterminer les causes de ce phénomène, sur le plan individuel et de la société.
« Aujourd’hui, des millions de personnes sont victimes du trafic ; 70% d’entre elles, presque toutes des femmes et des filles, sont utilisées dans le trafic à des fins d’exploitation sexuelle. Cette réalité est à la fois tragique et inexcusable », a-t-il affirmé.
« Le trafic international de femmes et d’enfants pour l’exploitation sexuelle est basé sur un équilibre entre l’offre de victimes des pays expéditeurs et la demande des pays destinataires », a-t-il poursuivi.
« Le processus du trafic commence avec la demande. La mise en lumière des droits des victimes va de pair avec l’analyse du problème de la demande et, la dégradation insidieuse de la dignité humaine qui accompagne toujours le fléau du trafic de personnes », a-t-il ajouté.
« En effet, au lieu de s’attaquer de manière efficace à la demande, on passe toujours plus de lois pour chercher à légitimer ce travail déshumanisant. Même les événements sportifs et sociaux les plus internationaux qui visent à favoriser un plus grand respect et une harmonie entre les peuples à travers le monde sont devenus des opportunités pour une plus grande exploitation et un trafic de femmes et de filles », a-t-il déploré.
Mgr Migliore encourage une concentration des efforts pour lutter contre la demande et « pénaliser la demande dévastatrice de prostitution qui déshumanise des femmes et des filles et alimente le trafic illégal à travers le monde ».
« De la même manière, le trafic mondial de drogue continue d’avoir des effets dévastateurs sur les personnes individuelles, les familles et la communautés à travers le monde », a constaté Mgr Migliore.
« La demande de drogues illégales alimente les gangs, les cartels de drogue et les terroristes », a-t-il expliqué.
L’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU estime qu’il « faut combattre les activités de ces individus et organisations de façon urgente, par tous les moyens légitimes possibles pour permettre aux communautés de vivre en paix et dans la prospérité ».
Pour faire face à ce problème, Mgr Migliore recommande d’une part de « se concentrer sur les zones de production » mais aussi de s’attaquer à la demande, de trouver des moyens pour prévenir la consommation de drogue dans un premier temps et dans un deuxième temps de proposer une réhabilitation aux victimes de la drogue.
Gisèle Plantec