ROME, Jeudi 7 octobre (ZENIT.org) – Une Eglise « pèlerine », qui a le devoir de témoigner d’une « communion profonde » : c’est ainsi que Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie, a décrit le visage de l’Eglise au Moyen-Orient.
Interviewé sur Radio Vatican, le haut prélat participe actuellement au « workshop » (atelier) organisé à Rome à quelques jours de l’ouverture du Synode pour le Moyen-Orient (10-24 octobre). Au cœur de cet atelier : la question des migrations, de l’œcuménisme et du dialogue avec l’islam.
Organisé par Pax Romana – Mouvement international d’intellectuels catholiques – l’événement veut offrir une contribution à l’assemblée synodale qui aura pour thème ‘Communion et témoignage’. Au terme des travaux, les membres de cette réunion présenteront une déclaration finale destinée aux pères synodaux.
Sur les ondes de Radio Vatican, Mgr Hinder a invité à distinguer les Eglises du Moyen-Orient : celles de « la zone classique » située autour de la Terre Sainte : le Liban, la Syrie, et l’Irak où l’on trouve « des Eglises d’ancienne tradition établie depuis longtemps, avant même l’islam » et l’Arabie, où « il n’y a plus de chrétiens d’origine ».
Evoquant l’Eglise en Arabie, le haut prélat a estimé qu’il s’agissait d’une « Eglise pèlerine ». « Tous les chrétiens dans le Golfe sont étrangers, au sens civil du mot : ils ne sont pas citoyens des pays respectifs et viennent du monde entier, même si la grande majorité des catholiques sont d’origine philippine ou indienne ». « Il est clair que ce qui caractérise un peu le visage de l’Eglise, c’est d’être en transit dans cette région », a-t-il ajouté.
Interrogé sur les besoins de l’Eglise au Moyen-Orient, il a évoqué l’importance de la « communion » : « sommes-nous unis, sommes-nous réellement en profonde communion ou y a-t-il le risque que chacun, au sein de l’Eglise, suive ses propres intérêts » ?
« Cela est évidemment lié à la question du témoignage, parce que le témoignage dépend aussi de l’aspect que nous donnons de la société du Moyen-Orient à l’Eglise dans le monde », a-t-il ajouté.
L’évêque suisse a enfin souhaité que le synode ait quelque chose de « prophétique », pour être ensuite en mesure de « donner un témoignage crédible » à ces pays du Moyen-Orient « où il y a de très graves problèmes ». « J’espère que nous ne nous perdrons pas à évoquer des questions du passé – ou des questions d’ordre juridique », qui sont évidemment encore à l’ordre du jour, mais que « nous serons en mesure de donner un témoignage au monde entier ».
Marine Soreau