ROME, Jeudi 18 novembre 2010 (ZENIT.org) – L’unité des chrétiens n’est pas un « engagement politique » qui permettrait d’atteindre, en un temps donné, « des accords acceptables par tous ». C’est et cela reste une prière qui demeure entre les mains de Dieu.
Benoît XVI a reçu en audience, ce jeudi, les participants à l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, réunie sur le thème « Vers une nouvelle étape du dialogue œcuménique ».
« Malgré la présence de nouvelles situations problématiques ou de points difficiles pour le dialogue, l’objectif du chemin œcuménique reste inchangé, tout comme l’engagement ferme de le poursuivre », a affirmé le pape. « Mais il ne s’agit pas d’un engagement politique, dans lequel entre en jeu l’habileté à négocier » ou la « capacité à trouver des compromis » qui permettrait d’arriver, en un temps donné, « à des accords acceptables par tous », a-t-il insisté.
Pour le pape, « l’action œcuménique a un double mouvement ». « D’une part la recherche convaincue, passionnée et tenace pour trouver toute l’unité dans la vérité, pour imaginer des modèles d’unité, pour éclairer des oppositions et des points obscurs. Et cela dans un dialogue théologique nécessaire, mais surtout dans la prière et dans la pénitence, dans cet œcuménisme spirituel qui constitue le cœur de tout le chemin : l’unité des chrétiens est et reste une prière, il habite dans la prière », a-t-il insisté.
Benoît XVI a aussi expliqué que nous ne connaissions pas « le moment de la réalisation de l’unité entre tous les disciples du Christ » et que nous ne pouvions pas le connaître « parce que ce n’est pas nous qui faisons l’unité, mais Dieu ». « Et cela ne doit pas faire diminuer notre engagement, au contraire, il doit nous rendre toujours plus attentifs à recueillir les signes et les temps du Seigneur, sachant reconnaître avec gratitude ce qui nous unit déjà et travaillant pour que cela se consolide et grandisse ».
Donner un caractère plus incisif au dialogue
Dans son discours, le pape a aussi rappelé le 50e anniversaire de la création, le 5 juin 1960, par Jean XXIII, du secrétariat pour la promotion de l’unité des chrétiens qui devint Conseil pontifical en 1988.
« Cela fait cinquante ans que l’on a acquis une connaissance plus vraie et une estime plus grande avec les Eglises et les communautés ecclésiales, dépassant les préjugés accumulés avec l’histoire », a expliqué le pape.
L’Eglise « a grandi dans le dialogue théologique, mais aussi dans celui de la charité ; différentes formes de collaboration se sont développées, comme celles pour la défense de la vie, pour la sauvegarde de la création et pour combattre l’injustice », a ajouté le pape.
Aujourd’hui, certains pensent que le chemin œcuménique, « particulièrement en Occident, a perdu de son élan ». « On perçoit alors l’urgence de raviver l’intérêt œcuménique et de donner un caractère plus incisif au dialogue », a encore estimé Benoît XVI. « Des défis inédits se présentent : les nouvelles interprétations anthropologiques et éthiques, la formation œcuménique des nouvelles générations, une fragmentation du paysage œcuménique ».
Benoît XVI a enfin évoqué les « liens très étroits » avec les Eglises orthodoxes et les Eglises orientales. Avec les orthodoxes, « nous avons réussi à toucher un point crucial de confrontation et de réflexion : le rôle de l’évêque de Rome dans la communion de l’Eglise ».
« Et la question ecclésiologique a aussi été au cœur du dialogue avec les Eglises orientales : malgré de nombreux siècles d’incompréhension et d’éloignement, nous avons constaté avec joie que nous avions conservé un précieux patrimoine commun ».
Marine Soreau