Anne Kurian
ROME, mardi 21 août 2012 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège appelle la communauté internationale à intervenir pour éviter une nouvelle crise alimentaire mondiale. Il demande notamment la régulation des spéculations financières sur le marché des matières premières.
Mgr Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU de Genève, craint en effet une nouvelle crise alimentaire mondiale. C’est ce qu’il explique dans un entretien au micro de Radio Vatican en italien, le 14 août 2012.
Dans le monde, « 170 millions d’enfants sont rachitiques ou physiquement faibles, car ils ont une alimentation inadéquate », dénonce l’archevêque : « aux Nations Unies on estime qu’il faudrait presque huit milliards de dollars pour pouvoir répondre aux urgences actuelles et moins de quatre milliards sont disponibles ».
Au niveau international, poursuit l’archevêque, le spectre d’une nouvelle crise menace, à cause de la « sécheresse », notamment « aux Etats-Unis, en Australie et en Russie », grands producteurs d’aliments.
« La sécheresse aux Etats-Unis est la plus inquiétante de ces 60 dernières années », explique-t-il, elle a causé une baisse dans la production de soja et de maïs, provoquant une « augmentation de 17% dans les prix en juillet ».
Ces hausses de prix peuvent aussi avoir « des répercussions sociales », telles « des émeutes et des protestations », fait-il remarquer.
C’est pourquoi il invite à « rester attentifs et à tenir compte des conséquences » de la situation actuelle.
Les représentants du G20 devraient se rencontrer en septembre ou octobre prochains pour aborder la politique globale de la nourriture dans le monde actuel.
Pour Mgr Tomasi, ils devront « prendre en compte les causes du manque de nourriture » : à la sécheresse, s’ajoute le fait qu’« une grande quantité de produits agricoles sont utilisés pour produire des biocarburants ».
Il faut donc trouver un « équilibre » entre la « priorité à donner à la nourriture, nécessité liée à la vie » et la « protection de l’environnement », souligne l’archevêque.
En outre, il invite à « réguler la spéculation financière sur les marchés de matières premières » pour éviter des exploitations, avec des conséquences « sur les plus pauvres ». Le « droit à la nourriture, à l’eau », sont « étroitement liés à la vie », rappelle-t-il, et « on ne peut pas spéculer pour des avantages économiques » sur ces biens premiers.