ROME, Jeudi 23 décembre 2010 (ZENIT.org) – Près de 100 parlementaires français ont signé un appel pour les chrétiens d’Orient dans le numéro de l’hebdomadaire français Valeurs Actuelles paru ce jeudi. « Nous devons agir à la fois à très court terme et pour assurer dans la durée la sécurité des chrétiens d’Orient », affirment-ils.
Dans un dossier très complet intitulé « Sauvons les chrétiens d’Orient », le magazine relaie aussi les appels de Max Gallo, Jean Raspail, Jean-Claude Guillebaud, Bernard-Henri Lévy, du père Pascal Gollnisch, de Mgr Louis Sako, Jean de France, Jacques Julliard, Marc Fromager et Frigide Barjot.
Après l’attaque sanglante qui a fait 58 morts et 67 blessés, parmi lesquels de nombreux enfants, dans la cathédrale syro-catholique de Bagdad, le 31 octobre dernier, les parlementaires français s’inquiètent du risque « réel » de disparition des communautés chrétiennes au Moyen-Orient.
« Nous ne pouvons rester inertes ni indifférents devant une telle perspective », affirment-ils. « Nous devons agir à la fois à très court terme et pour assurer dans la durée la sécurité des chrétiens d’Orient. À l’approche des fêtes de Noël, le risque de voir les chrétiens d’Orient devenir la cible d’attaques terroristes est élevé ».
Avec force, ils s’adressent au ministre des Affaires étrangères afin qu’il intervienne « auprès des autorités des pays du Moyen Orient concernés, pour leur demander de prendre des mesures de sécurité toutes particulières autour des lieux fréquentés par les chrétiens pendant la période de Noël, afin que ce jour de fête ne devienne pas un nouveau jour de deuil ».
« Nous rappelons qu’il est dans la tradition diplomatique de la France de porter la voix des chrétiens d’Orient », affirment-ils. « La France, en raison de sa politique étrangère équilibrée, dispose d’une grande crédibilité dans cette région du monde et elle peut jouer un rôle majeur en faveur de la protection des minorités chrétiennes d’Orient ».
« Elle peut et doit peser de toute son influence pour demander aux pays concernés d’être les garants du libre exercice du culte sur leur territoire et les protecteurs, face au sectarisme fanatique, des minorités religieuses menacées de disparition », insistent-ils. « En Irak, elle doit user vis-à-vis des autorités de la capacité d’influence que lui confère l’aide apportée à la formation des forces de sécurité ».
Depuis 2007, rappellent encore ces parlementaires français, la France a accueilli 1300 chrétiens qui ont fui l’Irak. « Cet accueil est nécessaire et il honore notre pays. Mais il est sans effet sur le processus d’épuration qui vise aujourd’hui les chrétiens d’Orient ». « Si rien n’est fait pour garantir sur place leur sécurité, leur exode risque de s’accélérer de manière dramatique ».
Si les « solutions immédiates » sont difficiles à prendre en raison du contexte politique et culturel, ils demandent au gouvernement « d’agir avec détermination et fermeté auprès des instances internationales pour faire de la protection des minorités religieuses une priorité ».
« La France doit user de son influence pour que les pays dont la législation est inspirée de la charia reconnaissent le droit de chaque personne humaine à exercer sa liberté de conscience ».
« Il est important, enfin, que notre pays, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, prenne l’initiative d’un projet de résolution qui aille au-delà de la déclaration un peu pâle qui a été adoptée après l’attentat de la Toussaint à Bagdad, même s’il s’agit d’un pas dans la bonne direction ».
Et d’inviter le Conseil de sécurité à réaffirmer « le droit de toutes les minorités à pratiquer librement et en sécurité leur religion ». « Les chrétiens d’Orient ne doivent plus être forcés de choisir entre la conversion, la mort et l’exil ».
Les parlementaires rappellent enfin l’importance des minorités religieuses dans les régions sensibles comme le Proche et le Moyen-Orient : « Œuvrer pour le maintien de leur présence, c’est œuvrer pour la paix ». « Notre diplomatie doit donc s’engager résolument en faveur de ce combat pour la liberté de conscience. En agissant ainsi, elle œuvrera efficacement en faveur de la paix dans tout le Moyen-Orient ».
« À l’inverse, l’absence de réaction diplomatique suffisamment forte de la part de la France serait immanquablement interprétée comme un encouragement au départ par des communautés qui sont aujourd’hui menacées d’élimination », concluent-ils.