Lors du traditionnel discours au Corps diplomatique, pour le nouvel an civil, ce 7 janvier 2012, Benoît XVI a renouvelé son appel à déposer les armes en Syrie.
Avant de livrer un plaidoyer pour la paix, le pape a précisé que selon l’optique chrétienne, la paix n’était pas « la recherche de compromis qui garantissent la cohabitation entre les peuples ou entre les citoyens à l’intérieur d’une Nation ».
Pour le chrétien, a-t-il expliqué, « il existe un lien intime entre la glorification de Dieu et la paix des hommes sur la terre, si bien que la paix ne vient pas d’un simple effort humain, mais participe de l’amour même de Dieu ».
En ce sens, la glorification de Dieu est propice à la paix, tandis que son oubli « engendre la violence », a-t-il ajouté.
Appel aux autorités civiles et politiques
Evoquant divers endroits du monde ravagés par les conflits, le pape s’est arrêté d’abord sur le Moyen Orient, « région privilégiée dans le dessein de Dieu », en premier lieu avec « la Syrie, déchirée par des massacres incessants et théâtre d’effroyables souffrances parmi la population civile ».
Il a renouvelé son appel « afin que les armes soient déposées » et que « prévale le plus tôt possible un dialogue constructif ».
Pour le pape, ce conflit « ne connaîtra pas de vainqueurs, mais seulement des vaincus, s’il perdure, ne laissant derrière lui qu’un champ de ruines ».
Benoît XVI a lancé un appel aux ambassadeurs, invités à « continuer à sensibiliser [leurs] Autorités, afin que soient fournies de façon urgente les aides indispensables pour affronter la grave situation humanitaire ».
Pour le pape en effet, « c’est avant tout aux Autorités civiles et politiques qu’incombe la grave responsabilité d’œuvrer pour la paix. Elles sont les premières à être appelées à résoudre les nombreux conflits qui continuent d’ensanglanter l’humanité ».
A la suite de son discours, aux environs de 12h30, le pape a publié un tweet en invitant à la prière : « Je vous demande de vous unir à moi dans la prière pour la Syrie, afin que le dialogue constructif prenne le pas sur l’horrible violence. »
« Jérusalem, deviens ce que ton nom signifie »
Le pape a également exprimé sa « vive attention » pour la Terre Sainte : « Jérusalem, deviens ce que ton nom signifie ! Cité de la paix et non de la division ; prophétie du Royaume de Dieu et non message d’instabilité et d’opposition ! », a-t-il exhorté.
« Suite à la reconnaissance de la Palestine comme État Observateur non Membre des Nations Unies », Benoît XVI a souhaité qu’ « Israéliens et Palestiniens s’engagent pour une cohabitation pacifique dans le cadre de deux États souverains, où le respect de la justice et des aspirations légitimes des deux peuples sera préservé et garanti ».
Le pape s’est ensuite tourné vers « la chère population irakienne », souhaitant « qu’elle parcoure le chemin de la réconciliation, pour arriver à la stabilité désirée ».
Au Liban, a-t-il poursuivi « que la pluralité des traditions religieuses soit cultivée par tous comme une vraie richesse pour le pays, comme aussi pour toute la Région, et que les chrétiens offrent un témoignage efficace pour la construction d’un avenir de paix avec tous les hommes de bonne volonté ».
« J’assure tous les Égyptiens de ma proximité et de ma prière, en cette période où se mettent en place de nouvelles institutions », a-t-il conclu pour le Moyen Orient.