Le "jour" de la renonciation de Benoît XVI

L’évangélisation de l’Asie

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La renonciation de Benoît XVI est en date du dimanche 10 février 2013, même si l’annonce a été faite le lendemain 11 février. Qu’est-ce qui habitait donc Benoît XVI pour qu’il renonce à signer sa décision de la fête de Notre Dame de Lourdes, si vénérée qu’il a voulu faire le pèlerinage du jubilé des 150 ans des Apparitions?

La réponse se trouve certainement dans les paroles mêmes de Benoît XVI qui prennent une signification plus forte à la lumière de l’annonce du 11 : il avait déjà pris sa décision lorsqu’il les a prononcées, alors que nous, tous ceux qui étaient à l’écoute, avons pris ces paroles comme un message finalement non pas banal, mais attendu.

Au terme de l’angélus du 10 février, Benoît XVI a en effet adressé ses vœux aux peuples qui célébraient le Nouvel an lunaire – ou  Nouvel an chinois. Il a souhaité « que l’aspiration à une vie heureuse et prospère puisse s’accomplir pour ces Peuples ».

« Cette circonstance joyeuse célèbre les valeurs universelles de la paix, de l’harmonie et de la reconnaissance envers le Ciel, valeurs désirées par tous pour construire sa famille, la société et la nation », a souligné le pape. Chaque parole est calibrée.

Benoît XVI a adressé également un salut spécial « aux catholiques de ces pays, afin qu’en cette Année de la foi, ils se laissent guider par la sagesse du Christ ». En l’année du Serpent, symbole de sagesse, il les confiait à la sagesse du Christ.

La renonciation à la Charge de Successeur de Pierre est datée du Nouvel an de l’Asie, ce n’est vraiment pas banal.

Au moment de se retirer, Benoît XVI semble avoir spécialement pensé aux 4, 2 milliards d’habitants du grand continent et au petit troupeau des catholiques de ces nations.

On ne sait si les cardinaux réunis en conclave partageront ce souci pastoral: le pape leur a peut-être laissé un testament spirituel pour l’Asie, mais il s’est retiré en les laissant à leur liberté. En les invitant à la « docilité » à l’Esprit Saint.

Les derniers échanges à Rome, analysant les « forces » en présences – cardinaux de curie, cardinaux italiens, cardinaux européens, cardinaux américains -, sont en effet une chose, néccessaire. C’est un travail de la raison, auquel Benoît XVI tient tant. Mais il a donné aussi à l’Eglise une Année de la foi. Il faudra certainement un conclave-courage un conclave audacieux, un conclave saisi comme Bernadette Soubirous par le coup de vent de Massabielle. 

C’est à l’Eglise tout entière, à chaque baptisé d’y contribuer: « Toute l’Eglise, unie à nous dans la prière, invoque instamment la grâce de l’Esprit Saint afin que soit élu parmi nous un Pasteur digne de tout le troupeau du Christ », dira le président du conclave, le cardinal Giovanni Battista Re, selon les paroles du rituel qu’il devra prononcer mardi prochain, 12 mars, dans l’après midi.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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