ROME, Mercredi 14 septembre 2011 (ZENIT.org) – « Les crimes de haine se nourrissent d’un environnement où la liberté religieuse n’est pas pleinement respectée et où la religion est discriminée ». C’est ce qu’a affirmé MgrDominique Mamberti, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, en intervenant lundi au sommet organisé à Rome par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur le thème « prévention et réponse aux crimes de haine contre les chrétiens ».
« Il y a une voie glissante qui de l’intolérance conduit à la discrimination et de cette dernière aux crimes de haine », a affirmé à l’ouverture des travaux Massimo Introvigne, représentant personnel pour la lutte contre l’intolérance et la discrimination contre les chrétiens de l’actuel président de l’OSCE, le Lituanien Audronius Aubalis.
Pour sa part, le métropolite Hilarion Alfeyev, président du département pour les relations extérieures du patriarcat de Moscou, a affirmé qu’il est « l’heure de répondre à ces défis ensemble, orthodoxes et catholiques ». Aujourd’hui, a-t-il averti, « l’idée erronée se répand que les racines chrétiennes de l’Europe pourraient constituer une menace pour les différentes cultures religieuses, mais ce n’est qu’une ultime tentative d’utiliser la diversité pour exclure le christianisme de la sphère publique ».
Durant le congrès, certaines lignes directrices à suivre dans la lutte et la prévention des crimes de haine contre les chrétiens ont émergé, résumées par l’ambassadeur lituanien Renatas Norkus, président du Conseil permanent de l’OSCE.
La première – qui concerne le recueil d’un plus grand nombre d’informations sur les crimes contre les chrétiens à travers la création d’une banque de données internationale – a été accueillie avec une grande bienveillance par l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED). Dès le début de sa fondation, l’association s’est engagée pour défendre la liberté religieuse et rédige chaque année depuis 1999 un « Rapport sur la liberté religieuse dans le monde ».
Dans son intervention, Mgr Mamberti a quant à lui souligné qu’il existe aussi des phénomènes de discrimination dans des pays à majorité chrétienne et « qu’actuellement, les chrétiens sont le groupe religieux qui souffre le plus de persécutions à cause de la foi ». Un fait qui représente « une menace pour la sécurité et la paix ».
« Les crimes de haine – a ensuite expliqué Mgr Mamberti -se nourrissent d’un environnement où la liberté religieuse n’est pas pleinement respectée et où la religion est discriminée ». Toutefois, a-t-il précisé, il ne faut pas confondre le respect pour la liberté religieuse « avec le relativisme ou l’idée que dans l’ère post-moderne, la religion est une composante marginale de la vie publique ».
« La religion – a-t-il encore affirmé – est plus qu’une opinion privée, la religion a toujours un impact sur la société et sur les principes moraux ». La liberté religieuse n’est pas seulement la liberté de culte, c’est aussi « le droit de prier, d’éduquer, de se convertir, de contribuer au discours politique et de participer pleinement aux activités publiques ».