Syrie : le pire, c'est l'évacuation du problème

Un colloque sur les Orientaux chrétiens à l’Académie catholique de France

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Pour l’Académie catholique de France, le « problème » de fond de la Syrie « est en train d’être évacué faute de savoir désigner les choses et de savoir décider les pouvoirs ».

« Les Orientaux chrétiens seront-ils encore dans l’Histoire dans 20 ans ? », s’interroge le P. Philippe Capelle-Dumont, président de l’Académie catholique de France, dans un éditorial.

Il précise le contexte du colloque organisé sur « La situation actuelle des Orientaux chrétiens » le 29 novembre 2013 : « un événement académique dont la dimension se voudrait à la hauteur des détresses partagées et non moins proportionnée aux fragiles espoirs qu’elles laissent percer ».

L’événement est organisé en partenariat avec l’Agence Internationale Diplomatie et Opinion Publique, l’Ordre du Saint-sépulcre (lieutenance de France), l’Œuvre d’Orient, la Fondation Oasis, et l’Institut catholique de Paris (Faculté de droit canonique).

Parmi les intervenants : Gilles Kepel, Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, Henri Froment-Meurice, P. Philippe Capelle-Dumont, Jean-Paul Durand, Roland Dubertrand du Ministère des Affaires étrangères et européennes.

Le P. Philippe Capelle-Dumont fait observer qu’aujourd’hui en Orient, « rien n’y fait, on ‘évacue’ : les chrétiens d’Irak comptaient 1.200 000 âmes en 2003, aujourd’hui : à peine 400 000 ; les Syriens hors Syrie, évacués et logés dans des camps de fortune, se chiffrent désormais à 1.600 000 : familles musulmanes et chrétiennes dans une même injustifiable souffrance ».

« On croirait avoir atteint le pire. Mais le pire, c’est l’évacuation du problème », ajoute-t-il : « le ‘problème’ de fond, celui des causes, est en train d’être évacué faute de savoir désigner les choses et de savoir décider les pouvoirs. Les Orientaux chrétiens seront-ils encore dans l’Histoire dans 20 ans ? La réponse les concerne directement ; mais nous chrétiens et français, pas moins : pourquoi est-il si difficile de l’entendre ? de faire entendre rien que la raison quand elle s’interroge sur ce que serait une région sans christianisme ? »

« Au sud du continent africain, le « Cap » a pour nom  « Bonne Espérance ». C’est qu’en effet, il existe, à l’opposé, des espérances illusoires, malfaisantes ou aveugles qui trahissent des caps suicidaires. Ne pas évacuer. Invoquer le cap de la « bonne » espérance », conclut-il. 

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ZENIT Staff

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