Enfants en danger… enfants à protéger !

Dans le sillage de l’intention de prière du pape François

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Tout ce mois de décembre le Pape François nous invite à prier « pour que les enfants victimes de l’abandon et de toute forme de violence puissent trouver l’amour et la protection dont ils ont besoin ». Pour nous aider à prier voici un témoignage de l’Apostolat de la Prière.

« Une aventure où vous faites entrer un autre monde chez vous »

Infirmière de métier, Sophie a le désir de prendre soin des autres. Sensible au sort des enfants,  elle décide avec son mari et ses enfants de 9 ans, 16 et 17 ans, de devenir famille d’accueil. Au terme de  10 années au cours desquelles 3 enfants ont grandi dans son foyer, elle nous partage son expérience.

 « Pour moi, la plus grande souffrance des enfants est le manque d’amour. Les enfants que nous avons accueillis n’ont pas connu leur père. Leur mère, très déficiente, les mettant en danger, ils ont été placés. Ils sont arrivés chez nous sans racines, sans lieux pour se construire. Une des plus grandes difficultés pour eux est le grand écart qu’ils doivent faire entre la famille d’accueil qui leur offre un lieu de protection et de sérénité, et leur famille biologique avec laquelle ils gardent un lien. Les services sociaux l’encouragent, ce qui est normal, mais ce n’est pas toujours le désir des enfants. Ils n’y rencontrent bien souvent que  peur et  danger et cela les bouscule. Nathan qui a grandi chez nous pendant 8 ans revient souvent nous voir. Il nous disait récemment : « Moi, j’ai pas besoin de partir à l’étranger. Quand je suis arrivé chez vous, tout me paraissait étrange. »

Nous avons vite senti que notre maison était un sas de sécurité pour eux. Au début, ils n’osaient pas être eux-mêmes mais nous avons réussi à gagner leur confiance et nous les avons vus grandir et se construire. N’idéalisons pas ! Ils nous en ont fait voir et nous avons eu à nous occuper d’eux plus que de nos propres enfants.  Nous avions instauré un conseil de famille où chacun pouvait s’exprimer librement. Cela nous a beaucoup aidés à faire face aux vols, aux mensonges, aux jalousies…

N’étant pas les parents, nous ne devons pas nous substituer à eux, ce qui est par moment compliqué. Les services sociaux nous rappellent parfois que nous sommes avant tout des professionnels. Mais comment peut-on trop aimer un enfant ? Nous sommes  heureux de voir que les liens que nous avons tissés demeurent, que les repères que nous leur avons donnés les aident dans leur vie d’adultes. Ils avancent avec leurs fragilités alors qu’au départ ce n’était vraiment pas gagné !

Je peux dire qu’on a eu la chance que ces enfants nous fassent confiance. Ils nous ont apprivoisés. Ils nous ont apporté autant que nous leur avons apporté. Bousculés par eux, comme nous  pouvons l’être de la part de nos propres enfants, nous avons grandi et nos enfants se sont ouverts à la différence. On n’a pas besoin d’être une super famille pour vivre cela. Nous avons partagé avec eux nos peurs et nos craintes. Ils ont même découverts nos propres blessures familiales. Il y a eu sans cesse des petits miracles.

J’aimerais dire à ceux qui croient l’aventure impossible : OSEZ rencontrer ces enfants ou ces jeunes qui vous semblent si différents. Soyez vous mêmes, ils y sont très sensibles et en attente.

Les sauveurs ne sont pourtant pas toujours ceux qu’on croit, c’est eux qui nous ont sauvés. »

Propos recueillis par Claire J., Equipe AP

Prions avec Celui qui aime chacun de ses enfants :

«… Tu vaux cher à mes yeux, tu as du poids et moi, je t’aime. » Livre d’Isaïe, chapitre 43, v. 4


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ZENIT Staff

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