Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, annonce un recensement de tous les prêtres catholiques présents en Syrie pour mieux s’occuper de leur subsistance et de leurs besoins spirituels.
Dans un entretien publié sur L‘Osservatore Romano du 28 janvier, il explique que l’initiative s’inscrit dans le cadre d’un plan d’assistance aux chrétiens du Moyen-Orient, organisé par le dicastère, en collaboration avec d’autres organismes humanitaires.
Le Moyen Orient, rappelle-t-il « est une région où la paix est en souffrance, blessée » et aujourd’hui « la Syrie est le sujet de préoccupation de tous ».
Tandis que le Saint-Siège, à travers ses organismes caritatifs, poursuit son assistance directe aux populations touchées, la Congrégation pour les Eglises orientales souhaite « faire un relevé de tous les prêtres catholiques présents en Syrie ».
Il s’agit « d’assurer la subsistance de chacun, en termes de besoins spirituels et matériels, qui sont immenses », précise le cardinal.
Il exprime « la grande attente » du Saint-Siège envers les négociations de Genève 2 : « que le Seigneur touche le cœur de tous et que l’on ne recherche que le plus grand bien du peuple syrien ; qu’il n‘y ait aucune économie d’énergie pour arriver avec urgence à la fin du conflit. Nous demandons concorde, réconciliation et implication de tous dans la reconstruction morale et matérielle » du pays.
Le cardinal évoque également l’Irak, l’Egypte, le Liban, dont le sort « inquiète autant que celui de la Syrie » : « Le pape essaie de leur offrir toute l’attention possible », ajoute-t-il, mentionnant la nomination récente de trois nouveaux évêques pour l’Eglise chaldéenne, ordonnés par le patriarche Louis Sako le 24 janvier dernier à Bagdad.
« Pour ma part, le 11 janvier j’ai ordonné à Beyrouth le nouveau vicaire apostolique pour les Latins de la Syrie. Et le 9 décembre, le patriarche Ibrahim Sidrak a célébré avec le pape François, une messe pour marquer la communion ecclésiastique qui lie l’Eglise copte au Saint-Siège », ajoute-t-il.
Tout autant de « gestes forts » qui soulignent que, « malgré tout, l’Eglise catholique au Moyen Orient est en marche et ira de l’avant au nom du Seigneur ».
« Les Eglises orientales constituent un précieux patrimoine spirituel pour tous », estime le cardinal, qui invite à « les soutenir ne serait-ce que par dette de reconnaissance », car « de l’Orient est venue la lumière de l’Evangile ».
Pour le cardinal, le pape François ne veut « absolument pas abandonner les pasteurs et fidèles orientaux à eux-mêmes », car ils sont « dans le cœur de l’Eglise universelle ». C’est ce qu’il a exprimé en recevant les membres du dicastère il y a deux mois : « Nous ne nous résignons pas à imaginer un Moyen-Orient sans les chrétiens. » (cf. Zenit du 21 novembre 2013).
Enfin, le cardinal évoque le prochain voyage du pape en Terre Sainte (24-26 mai 2014) : « La dimension des visites papales est toujours spirituelle, mais elles peuvent dégager des ressources, favoriser la rencontre et le dialogue entre les partis, posant parfois des fondations pour une future entente ».
Il insiste sur « la particularité œcuménique de ce rendez-vous », invitant tous les baptisés à le préparer « en se faisant dès à présent des outils de paix, en tant qu’individu et en tant que communauté ».
Il exprime le vœu « que l’étreinte que le pape François et le patriarche Bartholomaios s’échangeront, 50 ans après la première entre Paul VI et Athénagoras, puisse être l’expression d’un souffle ecclésial vers l’unité ».
Avec Océane Le Gall pour la traduction