Le pape François encourage le dialogue interreligieux en Algérie et exprime la reconnaissance de l’Eglise pour la restauration de la basilique Saint-Augustin.
Le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, est actuellement en Algérie, à l’occasion du centenaire du sanctuaire de saint Augustin d’Hippone (aujourd’hui Annaba), du 29 avril au 3 mai 2014 (cf. Zenit du 30 avril 2014).
Envoyé du pape François, le cardinal consacrera la basilique restaurée, ce 2 mai. Il confie au micro de Radio Vatican que le pape adresse à l’Algérie un message de « gratitude » pour « la compréhension et la générosité des musulmans, car les autorités ont aussi collaboré inancièrement à la restauration de cette très belle église ».
Le pape encourage les chrétiens et musulmans au « dialogue interreligieux », ajoute le cardinal pour qui ce dialogue « se fait sur le terrain » : « vivre ensemble, être confrontés aux mêmes problèmes, aux mêmes difficultés, comme croyants… cette spontanéité dans les relations est la base de tout dialogue et le dialogue interreligieux se base toujours sur l’amitié : on doit se connaître, s’aimer mutuellement et faire un bout de chemin ensemble. »
Le peuple algérien est « un peuple qui assume son histoire » et qui a « reconnu qu’Augustin est un Algérien… et quel algérien !… Un penseur de génie qui unit les deux rives de la Méditerranée », poursuit-il : « Saint Augustin a écrit certaines des plus belles pages de la théologie alors que la ville d’Hippone était assiégée : il se prodiguait en même temps pour les réfugiés ; c’était un pasteur qui suivait la vie quotidienne de ses fidèles ».
Pour le cardinal, la basilique de Saint-Augustin « est un signe très fort, surtout dans un pays musulman où la prière joue un rôle important ». Elle rappelle « que les chrétiens aussi, avec la majesté de cette église, louent le Seigneur, l’unique Dieu, et qu’ils sont fidèles à leurs devoirs ». Elle rappelle aussi « qu’il n’y a pas d’avenir si cet avenir n’est pas partagé ».
Il estime que les églises « doivent toujours êtres ouvertes pour accueillir ceux qui recherchent un peu de silence pour penser, pour prier, et pour rappeler aux concitoyens que l’homme ne vit pas seulement de pain ».
Avec Océane Le Gall pour la traduction